N'empêche, 1776 a été une de ces énormes années, marquantes à jamais dans l'histoire de l'humanité. Le texte magnifique de la Déclaration d'indépendance des Treize États Unis d'Amérique, durement négocié, proclamé à l'arraché, a fait le tour du monde, ou presque, dès 1776, traduit rapidement en allemand, en espagnol, en français ( par Thomas Jefferson lui-même ). Il allait secouer les fondements mêmes des sociétés occidentales de l'époque, fissurant irréversiblement le principe aristocratique, foncièrement inégalitaire, de ces sociétés. Il allait, surtout, donner aux peuples le goût de l'indépendance politique et nationale. La France allait entrer bientôt en révolution à son tour, et l'Amérique latine n'allait pas tarder à s'enflammer par la suite. Vers 1825, tout le continent américain s'était émancipé. Même Saint-Domingue s'était libérée de la France, devenant en 1804 la première république d'esclaves libérés de l'histoire: Haïti. La Nation libre et démocratique, c'était là le nouveau credo, exaltant. L'âge était à la liberté. Tout le continent s'était affranchi... tout le continent... sauf le « Canada », sensible lui aussi aux idées nouvelles, mais qui allait voir ses rêves de liberté écrasés dans le sang en 1837/1838. À la même époque, sur le vieux continent, les Italiens, les Polonais, les Irlandais se faisaient aussi tirer dessus à bout portant par leurs occupants. Ils ne devaient jamais abandonner la résistance. Ils sont aujourd'hui des pays libres.