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J’aime beaucoup les photographies de ce jeune artiste. Elles me fascinent à tout coup, dès que j’y jette un coup d’œil, mais, cette nuit, j’y ai mis plus qu’un regard furtif, et presque timide. J’ai pris mon temps, j’ai regardé, une par une, les photos que Mathieu L. Fiset a mises en ligne. Je m’y reconnais, c’est étonnant, déroutant, comme je me reconnais, par exemple, dans le dessin très coloré de Pellan, ou dans l’espace bleu froid de Roland Pichet. Il y a, chez Mathieu L. Fiset, une aspiration à la beauté absolue, qu’on ne découvre que chez les créateurs qui se tiennent tout près de l’abîme, qui en souffrent, et qui cherchent l’exception vitale dans ce qui les entoure. C’est cette rareté qui leur donne raison de rester vivants. Ils l’inventent, cette exception, la créent, la donnent à voir dans leurs œuvres. En tout cas, ces photos, c’est comme ça que je les comprends, que je les ressens. Elles me touchent. Elles parlent à l’imagination. Elles font penser à des toiles. Elles magnifient la beauté du monde. Voilà pourquoi je pense que Mathieu Fiset est un artiste : ses photos accrochent le temps, le font durer. Je suis loin d’avoir ce coup d’œil, mais j’aime beaucoup son travail.
