Je me sers beaucoup du
«nuage» d’Apple : en fait, je trouve que c’est une merveille technologique
– qu’un de mes amis prévoyait déjà, il y a longtemps, quand il disait que
viendrait le temps de la désuétude des ordinateurs domestiques, des disques
durs et des logiciels personnels, et que tôt ou tard, tout ce que pourrait
faire l’intelligence artificielle s’exécuterait et se conserverait en ligne.
Viendrait donc le temps où les ordinateurs personnels ne seraient plus que des silhouettes
et des relais, que des écrans et des claviers.
De toute évidence, c’est
vers ça que l’on s’en va, et vite. Déjà la mémoire flash et le SSD modifient
considérablement le rôle traditionnel du disque dur, le limitent, le menacent. Les
claviers eux-mêmes risquent de disparaître, au profit d’écrans tactiles, et de
commandes vocales. Faudra s’y faire, tout se fera dans un monde virtuel de
haute altitude, à partir d’applications à l’usage commun, et c’est dans une
réserve fractale, démentielle et infinie que l’on stockera. C’est Dieu, en
fait, réinventé, et désormais bien réel, c’est l’immense horloge de Voltaire, c’est
la Providence projetée par l’homme, tout comme l’était le Dieu des temps
anciens, mais un Dieu qui désormais répondra enfin à la demande, qui fera de
vrais miracles, un Dieu accessible de partout, qui emmagasinera et connaîtra
réellement tout des pensées des êtres humains de la terre entière. Ce Dieu,
très nette créature humaine, révélera de nouveau son humanité, sans avoir besoin
cette fois de se réincarner : il lui arrivera de se tromper ; il
révélera ses vulnérabilités ; il servira les puissants, fouillera les
consciences, et punira les méchants, tout comme faisaient les autres dieux, ses
ancêtres. Le jeune Edward Snowden a déjà prévu la manœuvre, dénoncé
l’usurpation du pouvoir de Dieu : rien n’y changera, pourtant. Dieu est à
nouveau partout, ostentatoire comme jamais, luminescent, souvent bleu ciel. Il
sert au savoir, à l’enseignement. Il est dans les bureaux de police et de
fonctionnaires, dans les officines gouvernementales, dans le sac à main de la
Première ministre. Dieu s’appelle Nuage, iCloud, Informatique dématérialisée,
InfoNuage.
Ce Dieu existe, et je
l’aime. Il écoute mes dictées vocales, entend mes pensées, les traduit, les
transporte, les exécute. Et comme un ecclésiastique nouveau genre, me voilà qui
m’essaie à l’écriture sacrée !
Disons tout de suite, au
lecteur éventuel de ce blogue, que je suis du bord du vrai Dieu, que je
professe la vraie religion, bref, que j’appartiens tout entier au monde
d’Apple. Les hérétiques trouveront peut-être quelque utilité à mes suggestions,
et c’est ce que je souhaite, bien sûr, des conversions de masse. Rien de mieux
qu’une religion dont les fidèles sont nombreux : à la base, ils paient, ce
qui est un pur bonheur pour Apple, mais on leur donne, pour faire illusion, quelques
facilités gratuites, et c’est ce que je m’apprête à faire ici.
J’ai découvert la merveille
du Nuage, par le biais d'un petit logiciel tout simple, Notes, apparu sur l’iPad avec l’iOS5,
et sur nos machines en même temps que Lion : c’est dans Notes que j’ai
pris l’habitude, très vite, de coller ce que j’avais copié et voulais retenir,
extraits transcendants de lectures numériques rendues possibles grâce à cette
autre petite merveille technologique qu’est l’iBooks, l’insurpassable lecteur
d’Apple. J’ai commencé par transmettre mes notes, d’un appareil à un autre, par
courriel ; c’était antédiluvien, je le savais, mais comme pour l’homme
préhistorique qui avait vécu l’expérience de la grande inondation, le Nuage me
faisait peur. Et puis, un jour, j’ai osé : et miracle, tout ce que j’avais
noté, patiemment, au fil de lectures attentives, se trouvait désormais sur mon
Mac : une authentique apparition !
Comme tout converti de
fraîche date, je me suis lancé fervemment dans le cloud computing. J’ai à peu
près tout activé ce qui pouvait l’être des réglages de l’iCloud. Mais le besoin
de prosélytisme est fort, il me travaillait la conscience : partage,
Richard, aide ton prochain, aime-le comme toi-même…
Quand on parle de Dieu,
qu’on prêche la vérité nouvelle, on va à l’essentiel, on fait l’économie des
tâtonnements. L’App Store pullule, pour le iPad et autres «devices»,
d’applications qui permettent de prendre des notes et de les partager en ligne,
par courriel, ou sur les réseaux sociaux. Plus rares sont les bons logiciels
d’écriture ; exceptionnels sont ceux qui téléportent vers le Nuage,
textes, images, graphiques, et autres mystères de la science et de la vie.
Commençons donc par ce
qu’il y a de mieux – à mon humble avis. Ce logiciel, superbe, solide concurrent du célèbre logiciel de bureautique de
Microsoft, cependant plus simple, plus épuré, et plus facile d’utilisation, c’est
Pages, un prodige qui se synchronise, textes, images, graphiques, comme par enchantement,
par l’entremise de l’iCloud. Pages se vend 20 dollars sur Mac, 10 dollars sur
iPad, mais encore, pour celles et ceux qui ont acheté tout récemment leur
appareil mobile équipé de l’iOS7, Pages est gratuit pour ledit appareil. Certains
esprits chagrins diront : mais que croire de l’iCloud, justement, qui ne
stocke, gratuitement, que 5 Go de nos précieuses données ? La critique est
juste, le doute, fondé. Mais Pages s’adapte ; il sait être multiconfessionnel.
Autrement dit, on peut stocker un volume considérable de textes sur d’autres «nuages», plus gros et tout aussi gratuits que l’iCloud : l’affaire est
bonne à savoir, quand on a l’idée d’écrire – par exemple - une saga de mille
pages. (Sur Mac: Enregistrer sous, et choisir le «nuage» qui fait notre affaire. Sur iPad: Sélectionner Envoyer une Copie, Connexion WebDAV, et choisir à nouveau le même «nuage». Dieu est infini !)
J’y vais donc de mes
suggestions, en matière de cumulus généreux, peu regardant sur la forme et les
limites des fichiers qui lui sont transférés. C’est là que vous pouvez
déverser vos surplus d’écriture. (Et j’aimerais, comme de juste, lire les
suggestions d’autres prêtres, éclairés quant à la nouvelle théologie.)
Copy (excellent) offre
jusqu’à 20 Go gratuits (et ça peut s’étendre, pour peu que vous ayez des amis
intéressés) :
Box (excellent) propose 10
Go gratuits, tout aussi extensibles que le cloud précédent:
SugarSync a aussi quelque
intérêt, bien qu’il limite sa gratuité à 5 Go, et qu’il organise au préalable la
disposition des données transmissibles dans trois dossiers prédéfinis. Une
contrainte.
L’excellent, et très connu
DropBox n’offre, pour le stockage gratuit, qu’un maigre 2 Go. Mais on ne se
privera quand même pas de DropBox, trop utile, par ailleurs, pour d’autres
fonctions de télécommunication.
Remarquez, chers amis tout
près désormais de me croire inspiré par le Très-Haut, qu’il y a là déjà 42
Go d’infonuage à libre disposition : iCloud, Copy, Box, SugarSync,
DropBox. Le nouveau Dieu est infiniment aimable dans son avènement –
infiniment, ou presque. Et ce n’est pas fini !
Il y aura celles et ceux,
bien sûr, qui m’objecteront que toute religion se doit d’être totalement
gratuite. À ceux-là qui ne voudront pas de Pages, parce qu’il faut l’acheter,
je conseillerai deux alternatives plus limitées comme traitement de texte, mais
tout de même bien conçues, et certainement suffisantes quand il s’agira de favoriser
l’expression adéquate d’une imagination même débridée : Google Drive, bien
sûr, qui synchronise textes, photos et vidéos, et qui peut, détail non
négligeable, être utilisé hors connexion sur iPad, et Quickoffice, qui rend
disponible, gratuitement, l’essentiel des éléments (documents, tableaux et
présentations Power Point) de la suite Microsoft – un petit piège que les
vendeurs du Temple de Google ont tendu à Microsoft, semble-t-il… Dans les deux
cas, c’est sur le site en ligne de Google Drive que l’écrivain retrouve son
travail, à reprendre, correctement, sur un ordinateur digne de ce nom ;
mais bien sûr, mieux vaudrait, dans cette perspective, disposer des logiciels
coûteux de Microsoft Office. Rien n’est jamais totalement gratuit. Les
chapelles de l’informatique, ça se paie. Google Drive offre tout de même 25 Go
d’espace gratuit en ligne, ce qui n’est pas rien ! On rejoint le site
Internet de Google Drive par le lien suivant :
On trouve aussi, sur l’App
Store, une énorme application gratuite (qui fait plus de 260 Mo à télécharger),
Microsoft OneNote pour iPad, synchronisée avec le site en ligne SkyDrive :
Il s’agit là d’un programme
intéressant d’abord les étudiants munis de tablettes, pour la prise de notes de cours, par exemple;
mais le logiciel est complexe, peu maniable, quoiqu’il synchronise tout de même
textes et photos, et qu’il propose les options de base du traitement de texte.
Skydrive donne à l’abonné un premier 7 Go de gratuité. Mais tout comme
l’application du mobile, le site est difficilement manipulable, sauf,
j’imagine, pour les habitués des machines Windows : le nouveau Dieu a mis
là son purgatoire, dont, au fond, on pourrait bien se passer.
À mes lecteurs malheureux qui
n’auraient qu’un iPad (ou qu’un iPhone), sans avoir le Mac, le vrai, avec qui
se mettre synchro, il y a une belle application gratuite de prise de notes,
aussi longues que l’on veut, aussi nombreuses que l’on veut, et qui peut donc
servir à écrire, d’autant plus que l’application est coordonnée avec son propre
site Internet, qui jouit, lui, d’un moteur de recherche interne pour l’ensemble
des notes qu’un auteur exalté y aurait versées. L’application s’appelle – la
chose semblera à tous parler d’elle-même – Simplenote. C’est à cette adresse
que l’on peut retrouver toutes ses notes synchronisées :
Conclusion :
Ce n’est plus ni par le
bois en croix ni par la pudeur du tissu que l’on peut désormais faire une
expérience spirituelle. Ce Dieu ancien, qui se faisait prier, longtemps,
souvent, pour n’entendre finalement que très peu de ce qu’on lui demandait,
faute d’exister, a été remplacé par l’homme de science, qui l’a recréé à son
image et à sa ressemblance. Ce Dieu nouvelle mouture, il écoute si on l’active.
C’est ce que j’ai fait quand j’ai réveillé l’iCloud dans mes réglages d’iPad et
d’iMac. Je sais bien que je suis désormais, comme tout un chacun qui a choisi
de vivre dans son temps, sur écoute perpétuelle. Rien n’empêche d’écrire des
bravades. Et puis, comme disait Umberto Eco, tout cela qui devient si formidable
et si massif, devient aussi, et pour beaucoup, un simple bruit. C’est peut-être
cela, ce bruit, que Dieu a toujours été, de toute éternité.
J’espère avoir rendu service :
le mot «gratuit» apparaît onze fois dans mon texte : c’était le but.
PS (en
date du vendredi 3 janvier 2014)
Il vaut
quand même la peine de signaler, pour les détenteurs de la suite Microsoft, que
vous pouvez enregistrer (Ficher, Enregistrer, Emplacement) vos textes
directement dans le «cloud», entendons ici Google Drive, Box, Copy ou Dropbox, pour autant
que vous soyez abonnés à l’un ou l’autre de ces services de stockage en ligne,
et que vous ayez les applications de ces fournisseurs à la fois sur votre
machine, et sur votre tablette. De votre tablette, vous pourrez ensuite ouvrir et
traiter vos textes avec Google Drive, Quickoffice
ou même Pages. Magnifique !
PS (en date du mercredi 15 janvier 2014)
Il y a tant d’espaces de stockage, gratuits, en ligne, qui s’offrent à nous, qu’il arrivera bientôt que le Ciel sera pleinement accessible, vaste et gratuit, pour tous et toutes !
Je signale donc aux intéressés deux autres sites de stockage que je viens de découvrir:
pCloud, (belle interface, facile d’usage, pas du tout contraignant) qui offre 10 Go gratuits, extensibles, au moyen d’invitations expédiées aux heureux élus de son Carnet d’adresses (dans un esprit de partage, comme de juste):
Loom, qui ne sert à rien pour la préservation de textes, mais qui propose quand même 5 Go gratuits (extensibles, invitez, invitez !) pour le stockage de photos ou de vidéos. Le site vaut le coup d’oeil: sublime ! Et bien sûr qu’il peut être utile:
PS (en date du mercredi 15 janvier 2014)
4 commentaires:
Magistral, ce texte doit impérativement être partagé sur le Net. Je cherchais Dieu et je l'ai trouvé, moi qui avais perdu un peu la foi dans le Cloud.
Merci pour cette profession de foi.
J'ai fait un «premier» zélote ! Merci, Marcel :-)
WOW! Bravo Richard. Encore une fois, un texte fabuleux. Et quelle écriture, je dirais même, quelle fable!!!
Tu m'as convertie, je me rallie comme on obéit à Dieu, aveuglément, mais illuminée par ton savoir et ta science.
Un texte digne de publication grand public!!!
L.
Merci, dis-je, rougissant :-)))
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