dimanche 30 janvier 2011

ALIÉNATION TRANQUILLE


Milton Friedman: économiste, prix Nobel 1976, principal concepteur ( et de loin ! ) de la très actuelle, et très vantée théorie dite « néolibérale »



J'ai trouvé, ce matin, sur un blogue souvent fabuleux, [ http://bernard-o.blogspot.com/ ] le texte suivant: cynique, percutant, et surtout, responsabilisant, quant à nos valeurs dans le monde économique et social dans lequel nous vivons. Je ne sais pas qui est l'auteur premier de ce texte. Mais il n'en reste pas moins ma Chose vue ( et lue ) du jour. Voici. Amis lecteurs, délectez-vous :


« 1) J'accepte la compétition comme base de notre système, même si j'ai conscience que ce fonctionnement engendre frustration et colère pour l'immense majorité des perdants.

2) J'accepte d'être humilié ou exploité à condition qu'on me permette à mon tour d'humilier ou d'exploiter quelqu'un occupant une place inférieure dans la pyramide sociale.


3) J'accepte l'exclusion sociale des marginaux, des inadaptés et des faibles car je considère que la prise en charge de la société a ses limites.


4) J'accepte de rémunérer les banques pour qu'elles investissent mes salaires à leur convenance, et qu'elles ne me reversent aucun dividende de leurs gigantesques profits (qui serviront a dévaliser les pays pauvres, ce que j'accepte implicitement). J'accepte aussi qu'elle prélèvent une forte commission pour me prêter de l'argent qui n'est autre que celui des autres clients.


5) J'accepte que l'on congèle et que l'on jette des tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s'écroulent, plutôt que de les offrir aux nécessiteux et permettre à quelques centaines de milliers de personnes de ne pas mourir de faim chaque année.


6) J'accepte qu'il soit interdit de mettre fin à ses jours rapidement, en revanche, je tolère qu'on le fasse lentement en ingérant ou en inhalant des substances toxiques autorisées par les États.


7) J'accepte que l'on fasse la guerre pour faire régner la paix. J'accepte qu'au nom de la paix, la première dépense des États soit le budget de la défense. J'accepte donc que des conflits soient créés artificiellement pour écouler les stocks d'armes et faire tourner l'économie mondiale.


8) J'accepte l'hégémonie du pétrole dans notre économie, bien qu'il s'agisse d'une énergie coûteuse et polluante, et je suis d'accord pour empêcher toute tentative de substitution s'il s'avérait que l'on découvre un moyen gratuit et illimité de produire de l'énergie, ce qui serait notre perte.


9) J'accepte que l'on condamne le meurtre de son prochain, sauf si les États décrètent qu'il s'agit d'un ennemi et nous encouragent à le tuer.


10) J'accepte que l'on divise l'opinion publique en créant des partis de droite et de gauche qui passeront leur temps à se combattre en me donnant l'impression de faire avancer le système. J'accepte d'ailleurs toutes sortes de divisions possibles, pourvu qu'elles me permettent de focaliser ma colère vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant mes yeux.


11) J'accepte que le pouvoir de façonner l'opinion publique, jadis détenu par les religions, soit aujourd'hui aux mains d'affairistes non élus démocratiquement et totalement libres de contrôler les États, car je suis convaincu du bon usage qu'ils en feront.


12) J'accepte l'idée que le bonheur se résume au confort, à l'amour, au sexe, et la liberté d'assouvissement de tous les désirs, car c'est ce que la publicité me rabâche toute la journée. Plus je serai malheureux et plus je consommerai: je remplirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnement de notre économie.


13) J'accepte que la valeur d'une personne se mesure à la taille de son compte bancaire, qu'on apprécie son utilité en fonction de sa productivité plutôt que de sa qualité, et qu'on l'exclue du système si elle n'est plus assez productive.


14) J'accepte que l'on paie grassement les joueurs de football [ de hockey ] ou des acteurs, et beaucoup moins les professeurs et les médecins chargés de l'éducation et de la santé des générations futures.


15) J'accepte que l'on mette au banc de la société les personnes agées dont l'expérience pourrait nous être utile, car étant la civilisation la plus évoluée de la planète (et sans doute de l'univers) nous savons que l'expérience ne se partage ni ne se transmet.


16) J'accepte que l'on me présente des nouvelles négatives et terrifiantes du monde tous les jours, pour que je puisse apprécier a quel point notre situation est normale et combien j'ai de la chance de vivre en Occident. Je sais qu'entretenir la peur dans nos esprits ne peut être que bénéfique pour nous.


17) J'accepte que les industriels, militaires et politiciens se réunissent régulièrement pour prendre sans nous concerter des décisions qui engagent l'avenir de la vie et de la planète.


18) J'accepte de consommer de la viande bovine traitée aux hormones sans qu'on me le signale explicitement. J'accepte que la culture des OGM se répande dans le monde entier, permettant ainsi aux trusts de l'agroalimentaire de breveter le vivant, d'engranger des dividendes conséquents et de tenir sous leur joug l'agriculture mondiale.


19) J'accepte que les banques internationales prêtent de l'argent aux pays souhaitant s'armer et se battre, et de choisir ainsi ceux qui feront la guerre et ceux qui ne la feront pas. Je suis conscient qu'il vaut mieux financer les deux bords afin d'être sûr de gagner de l'argent, et faire durer les conflits le plus longtemps possible afin de pouvoir totalement piller leurs ressources s'ils ne peuvent pas rembourser les emprunts.


20) J'accepte que les multinationales s'abstiennent d'appliquer les progrès sociaux de l'Occident dans les pays défavorisés. Considérant que c'est déjà une embellie de les faire travailler, je préfère qu'on utilise les lois en vigueur dans ces pays permettant de faire travailler des enfants dans des conditions inhumaines et précaires. Au nom des droits de l'homme et du citoyen, nous n'avons pas le droit de faire de l'ingérence.


21) J'accepte que les hommes politiques puissent être d'une honneteté douteuse et parfois même corrompus. Je pense d'ailleurs que c'est normal au vu des fortes pressions qu'ils subissent. Pour la majorité par contre, la tolérance zéro doit être de mise.


22) J'accepte que les laboratoires pharmaceutiques et les industriels de l'agroalimentaire vendent dans les pays défavorisés des produits périmés ou utilisent des substances cancérigènes interdites en Occident.


23) J'accepte que le reste de la planète, c'est-à-dire quatre milliards d'individus, puisse penser différemment à condition qu'il ne vienne pas exprimer ses croyances chez nous, et encore moins de tenter d'expliquer notre Histoire avec ses notions philosophiques primitives.


24) J'accepte l'idée qu'il n'existe que deux possibilités dans la nature, à savoir chasser ou être chassé. Et si nous sommes doués d'une conscience et d'un langage, ce n'est certainement pas pour échapper à cette dualité, mais pour justifier pourquoi nous agissons de la sorte.


25) J'accepte de considérer notre passé comme une suite ininterrompue de conflits, de conspirations politiques et de volontés hégémoniques, mais je sais qu'aujourd'hui tout ceci n'existe plus car nous sommes au summum de notre évolution, et que les seules règles régissant notre monde sont la recherche du bonheur et de la liberté de tous les peuples, comme nous l'entendons sans cesse dans nos discours politiques.


26) J'accepte sans discuter et je considère comme vérités toutes les théories proposées pour l'explication du mystère de nos origines. Et j'accepte que la nature ait pu mettre des millions d'années pour créer un être humain dont le seul passe-temps soit la destruction de sa propre espèce en quelques instants.


27) J'accepte la recherche du profit comme but suprême de l'Humanité, et l'accumulation des richesses comme l'accomplissement de la vie humaine.


28) J'accepte la destruction des forêts, la quasi-disparition des poissons de rivières et de nos océans. J'accepte l'augmentation de la pollution industrielle et la dispersion de poisons chimiques et d'éléments radioactifs dans la nature. J'accepte l'utilisation de toutes sortes d'additifs chimiques dans mon alimentation, car je suis convaincu que si on les y met, c'est qu'ils sont utiles et sans danger.


29) J'accepte la guerre économique sévissant sur la planète, même si je sens qu'elle nous mène vers une catastrophe sans précédent.


30) J'accepte cette situation, et j'admets que je ne peux rien faire pour la changer ou l'améliorer.


31) J'accepte d'être traité comme du bétail, car tout compte fait, je pense que je ne vaux pas mieux.


32) J'accepte de ne poser aucune question, de fermer les yeux sur tout ceci, et de ne formuler aucune véritable opposition car je suis bien trop occupé par ma vie et mes soucis. J'accepte même de défendre à la mort ce contrat si vous me le demandez.


33) J'accepte donc, en mon âme et conscience et définitivement, cette triste matrice que vous placez devant mes yeux pour m'empêcher de voir la réalité des choses. Je sais que vous agissez pour mon bien et pour celui de tous, et je vous en remercie. »


J'aurais beaucoup à commenter ! Je me bornerai, pour enforcir et élargir le débat possible autour du point 10, de rappeler ce que James Madison, dans les Federalist Papers, disait de la démocratie, dont il affirmait qu'on n'avait rien à en craindre: que c'était là une invention merveilleuse, parce que l'élection d'une majorité artificielle et temporaire allait détourner le regard public du vrai problème, de la vraie question sociale, pour toujours et à jamais, celle de l'inégale répartition des fortunes et de l'injustice fondamentale de l'homme qui nait pour être exploité et ne rien avoir. Quel bonheur que cet homme devienne ( par exemple ) un républicain ou un démocrate, et qu'il en oublie ainsi sa condition ! Madison a convaincu là-dessus nombre de ses contemporains. Et de la révolution américaine jusqu'à maintenant, la démocratie a pu progressivement s'installer, les puissants apprenant à ne plus considérer les masses laborieuses comme une classe dangereuse, mais plutôt comme des votants aliénés. Le bonheur !




vendredi 28 janvier 2011

RÉVOLTE EN ÉGYPTE



Source: http://totallycoolpix.com/2011/01/the-egypt-protests/?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

Ça rappelle, inévitablement, Tien An Men. Et à ce propos, hier encore, le gouvernement des États-Unis ne croyait pas à la chute possible de Moubarak, pour les mêmes raisons qu'il n'y avait pas à présumer la chute du régime « communiste » chinois en 1989. Et pourtant, ces images sont celles de la révolte et de l'espoir, quelque chose comme une ( grande ? ) révolution possible. 

Par ailleurs, cette fièvre qui secoue l'Afrique du Nord, à quel genre de liberté va-t-elle mener ? A-t-on le droit de présumer, et de juger, quand on vit en Amérique du nord, de ce à quoi rêve la jeunesse d'Égypte ?

Quand je vois ces images, et que je suis l'actualité, je me demande invariablement ce que signifie au juste les signatures, au bas de la Charte de l'ONU, et plus encore, celles apposées au bas de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, et à quelles obligations - sans préjugés - elles soumettent les pays signataires...

À suivre.


jeudi 27 janvier 2011

SPLENDEURS DE LA CONSTELLATION M78 / Credit: ESO / Igor Chekalin





Quelle merveille ! 

Cette extraordinaire image a décelé des «objets» jusqu'alors inconnus dans la constellation M78. Ce qui lui a valu un grand prix lors du concours Hidden Treasures 2010.

Pour moi, cette photo, comme celles d'Hubble, restent, d'abord et avant tout, du grand art - et peut-être, après tout, sont-elles traitées pour en être, et pour émerveiller.


mercredi 26 janvier 2011

DU POUVOIR DE LA BEAUTÉ

Pierre Foglia a écrit, il y a quelques jours, une chronique sur la beauté - relative à la perception de soi, comme de juste. Et puis, tout d'un coup, en conclusion, il darde ces quelques lignes, magistrales, du Foglia à son meilleur, un constat parfaitement juste. Il faut lire: La confiance des beaux est insupportable parce qu'ils ont tous en commun...



Source: http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/pierre-foglia/201101/21/01-4362652-detester-la-beaute.php


J'ai participé à trop de comités de sélection pour nier l'évidence: être beau, être belle, ça rend intelligent, ça rend sûr de soi, ça séduit l'entourage du futur employé. La plupart du temps, le gars, la fille, a l'emploi désiré, parce que ses futurs collègues désirent ce candidat ou cette candidate. C'est flagrant.

Un de mes amis, gai, me disait un jour, tout à fait sérieusement: « Il y a tout pour les 5% les plus beaux; pour les autres, les 95% des hommes et femmes ordinaires, moches, ou franchement laids, il n'y a rien du tout. On souffre en silence, on espère en vain, on attend désespérément notre tour ». Tel quel, presque mot pour mot. Dans le merveilleux monde des bars gais, où la fréquentation se justifie essentiellement par la cruise et la recherche d'une relation sexuelle immédiate, ce que disait mon copain était loin d'être faux. De nuit, la beauté a tous les droits, tous les avantages. C'est elle qui se relève le lendemain un peu poquée, petit charme supplémentaire.

L'amusant, pourtant, c'est que le magasine Out.com publie, dans sa dernière édition en ligne, un article provocateur, publicisant les Cent célibataires gays les plus dignes d'être convoités. J'ai vu l'article ce matin, tout juste après avoir lu la chronique de Foglia. Je les ai regardés, un par un; ils sont riches, célèbres, talentueux, et presque tous moches ! Peut-être, pour réussir à très grande échelle, faut-il relever le pire des défis, vaincre sa médiocrité de façade et faire du beau autour de soi ! Parmi les Cent, le seul qui soit vraiment bien foutu, d'une beauté propre et classique, est Madison Hildebrand. Voici sa photo. Ça se discute. Moi, je le trouve bien. Mais j'ignore totalement qui il est, ce qu'il a fait, prisonnier que je suis de mon petit monde médiocre, et très bien comme ça.





mardi 25 janvier 2011

LA DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE





Cette toile me poursuit; cette toile est une de mes préférées. Et pourtant, je ne suis pas spécialement un admirateur de Dali. Mais on est en présence, devant cette toile, d'une oeuvre d'une extraordinaire beauté, troublante, irréaliste. Pourquoi? Parce que cette toile interpelle toute conscience humaine un peu éveillée ? On pourrait discuter longtemps des intentions du peintre, espagnol, fascisant, franquiste, qui a souvent applaudi à la répression la plus brutale, aux meurtres commandés d’opposants politiques: Colomb, dans la recréation de Dali, c'est l'ange et la croix, l'esthétique et la sensualité, la jeunesse conquérante, blanche de peau, pure et racée... « C'est moi, écrivit vraiment Colomb, que Dieu avait choisi pour son messager, me montrant de quel côté se trouvaient le nouveau ciel et la nouvelle terre... » Au fond, à la lecture de ses lignes, comme au récit des atrocités sans remords du découvreur, peut-être faut-il conclure à l'étonnante vérité historique de cette toile, à son réalisme.



lundi 24 janvier 2011

DEUX RAVAGEURS, UNE SEULE RÉSISTANCE




J'ai reçu aujourd'hui un autre de ces Power Point parfois si harcelants, souvent véritable pollution virtuelle... Mais celui-là était passionnant à regarder. Il présentait une collection  d'images publicitaires particulièrement choquantes, sur des menaces urgentes, affreuses, le sida, les violences sexuelles faites aux enfants, la pollution, le tabagisme...: des pubs destinées à éveiller radicalement les consciences. La plus bouleversante de ces images, c'est celle-ci - à mon humble avis: le virus du sida personnifié en Adolf Hitler, tueur en série, ravageur de l'espèce humaine... Superbe, terrifiante illustration d'un possible crime à la fois médical et social. Comme quoi les concepteurs de publicité peuvent être, et sont souvent, d'incontestables créateurs, des artistes remarquables.



samedi 22 janvier 2011

AUTOPORTRAIT




Traffic Light Tree, par Pierre Vivant

Cette sculpture, érigée à Londres, est magnifique ! Mais surtout, surtout, je m'y reconnais... 




ZEN




Vu sur Twitter ce matin... 

Je donnerais beaucoup pour avoir ce calme et ce détachement. De toute nécessité ?

jeudi 20 janvier 2011

MONTRÉAL LA MAGNIFIQUE








Ces superbes photos, dont l'une, immense en format original, captée au coucher du soleil, et l'autre, où j'ai regroupé quelques-unes des images parmi la centaine, sinon davantage, qui se trouvent sur le site: 


donnent un splendide aperçu de Montréal. Et au «vieux» Montréalais que je suis devenu, elles m'ont redonné le goût de trouver ma ville vraiment belle !

C'est vraiment là ma Chose vue du jour, pas de doute là-dessus.



mardi 18 janvier 2011

ÉTERNELLEMENT L'AMOUR



Dessin de Bartolomeo Sesi ( 1556-1629 )



Esquissé au tournant de la Renaissance et de l'époque classique, cet extraordinaire dessin est en fait sans époque, peu marqué par les formes et la gestuelle de son temps. On pourrait tout aussi bien lui croire une facture romantique... si ce n'étaient des vêtements, qui datent hors de tout doute le crayonnage.

J'ai été renversé quand j'ai vu cette oeuvre dans un bouquin d'art. Pour dire un amour encore interdit, risqué, toujours terriblement proche de l'Inquisition et du bûcher, décrit à l’époque comme le « mal italien », l'artiste de Florence n'a pas eu d'autres inspirations possibles que de représenter la réalité telle qu'elle est, naturelle, sans défense, déconcertante, transcendant tous les interdits, culturels ou moraux. Voilà pourquoi ce très vieux dessin étonne, séduit et fascine encore. Il ne maquille rien. Il est, en soi, un plaidoyer de toute éternité pour la tolérance, l'amour et la vérité.

lundi 17 janvier 2011

RÉALISME SOCIALISTE ( À LA MANIÈRE BRÉSILIENNE )



Arrangement photo à partir d'une belle toile de la brésilienne Tarsila do Amaral.

L'antique machine à faire des riches au moyen du travail de la multitude... ( Voltaire )

samedi 15 janvier 2011

OBJECTIF AMBITIEUX !




Vu sur la rue Ontario, le samedi 15 janvier, en après-midi.

C'est pas la photo du siècle ! Admettons.

Hum.

Là, c'était devant une église catholique. Mais c'était aussi en plein Village. C'est dire que le sens du manifeste - optimiste -  peut varier beaucoup !

Ça reste pour moi toujours difficile de choisir de vivre, parce qu'il y a cette obsédante mort au bout de la vie... J'imagine que c'est pour soulager cette angoisse existentielle, cruciale, que l'Église affiche un tel panneau réclame !

Mais ça peut tout aussi bien vouloir dire: sors, fête, aime, jouit, profites-en pendant que ça passe, ça dure si peu de temps ! C'est à cette seconde interprétation que je crois davantage.



SUJET MINÉ ( 2 )




Long, et excellent article, publié aujourd'hui par Jean-François Lisée. Lisée est certainement un des intellectuels québécois pour qui j'ai le plus d'admiration. Il répond ici à une longue lettre, qui lui a été adressée, en reproche aux critiques qu'il avait précédemment faites à Israël, comme État indépendant et comme pays en construction. L'échange est excellent, remarquable. Je n'ai pas la qualité intellectuelle de M. Lisée, ni, probablement, celle des deux auteurs de la lettre de blâme. Mais je pense m'y connaître assez bien sur le sujet pour signaler, quand même, que la lettre de Richard Marceau et David Ouellette contient des demi-vérités et des silences complaisants qui ne contribuent pas vraiment à un débat parfaitement éclairé, et à un aboutissement pacifique. Ceci étant, ça reste d’une lecture passionnante.

Je suis vraiment, avec tout ça, en plein terrain miné.

Anecdote :

Il y a quelques années de ça, j'ai reçu au Collège, un courriel m'informant qu'un organisation chrétienne, pro-israélienne, savait ce que j’enseignais en classe, m'avait à l'oeil, m'invitait à mieux me renseigner sur le conflit israélo-palestinien, et se réservait le droit de me dénoncer ! Le courriel était anonyme. Dans un cours de relations internationales où, précisément, et passionnément, j'expliquais la mécanique horrible qui avait mené à l'Holocauste, l'accusation ( et l'intimidation ) était particulièrement absurde. Mais je ne suis pas de ceux qui croient qu'Israël est une réponse à ce crime sans nom commis pendant la Seconde guerre mondiale. Israël est un produit colonial, financé par une Banque coloniale, projeté à la fin du XIXème siècle, et qui a engendré, non sans opposition dans la communauté juive elle-même, l'idée d'une nation juive à créer et à construire. Voilà - entre autres - ce qu’il ne me fallait pas dire.

Si je reviens sur ce sujet aujourd’hui, c’est que l’article de Monsieur Lisée, et la lettre à laquelle il répond, sont des documents majeurs, de ceux qui restent.


mercredi 12 janvier 2011

HAÏTI: UN AN PLUS TARD




Serge Chapleau, Cyberpresse, 19 janvier 2010




Il y a un an aujourd'hui, Haïti était dévastée. L'élan de générosité qui a suivi a été fabuleux: des milliards, en dons publics et privés, ont été promis à ce petit pays des Antilles, la « perle », dit-on, sans rire, des milliards qui allaient — enfin — refaire le pays sur des bases neuves, presque une nouvelle Indépendance, réussie celle-là.

Le pays ne s'est pas refait. Et j'espère que personne, vraiment personne n'a profité de l'occasion trop belle pour se « refaire », au détriment des 300,000 morts que le séisme a laissés sous les décombres.

Le pays ne s'est pas refait, parce que, entre autres raisons, l'argent promis est bloqué: stocks stériles de fric en attente, qui vont finir par pourrir comme de vieux aliments accaparés pour mieux faire monter des prix revigorés par la rareté. Là-dessus, les spéculateurs savent depuis toujours comment s'y prendre pour faire fond sur toutes les aubaines qui se présentent. Et l'extrême misère est une possibilité en or — en or, c'est le cas de le dire. Le prix de la reconstruction va monter en flèche, comme de juste; de quoi saliver pour ceux et celles qui ont eu la patience d'attendre, chèque en main, que les circonstances soient financièrement meilleures.

L'argent est bloqué parce que, semble-t-il, les processus administratifs sont trop lents, trop complexes. Les projets sont mal identifiés. Il devrait y avoir crime contre l'humanité quand l'administration respecte des « normes » qui accélèrent la tuerie. Parions que l'administration n'oublie pas, cependant, de calculer au plus vite les primes auxquelles elle a droit.

En attendant, jour après jour, on « regarde » Haïti, de loin, et on fait semblant de pleurer sur son sort. On se nourrit à plein de bons sentiments. On fait du tourisme miséreux, comme on dit du tourisme sexuel. On est curieux d'images obscènes, que les bulletins de nouvelles recherchent de sang-froid. J'imagine le ou la journaliste à son caméraman: « On l'a eu, le p'tit bras toujours sous les décombres ? On l'a eue, la bonne femme qui vit son choléra en pleine rue ? »...

J'exagère.

N'empêche, Chapleau avait vu juste, extraordinairement juste, quand il avait dessiné cette caricature, exactement une semaine après le tremblement de terre, quand la terre tout entière se lamentait comme des pleureuses grecques.

mardi 11 janvier 2011

VIOLENCE ET SAGESSE



Au vu de cette photo, je peux me permettre de plagier un commentaire acide, lu dans un journal français, il y a quelques années de ça. « Si vous êtes plus faux jetons que tous ces gens-là, envoyez-moi votre photo, je la publierai avec plaisir » ! 

Il y a parmi ces personnes, sénateurs, représentants, personnel politique, de ceux et de celles dont le président Obama disait, il y a quelques mois de ça: « Ils me traitent comme un chien. » Le Président. Un chien. C'est d'ailleurs, souvent, pire que ça encore, des saletés innommables, des incitations à la haine, presque au passage à l'acte. Le shériff de Tucson a raison: il y aurait un florilège possible à faire des insanités, des énormités, des propos franchement criminels - au regard de la loi canadienne - qui se tiennent aux États-Unis, venant essentiellement de l'ultradroite, mouvance Tea Party. La reine de beauté y est pour beaucoup. D'où la sagesse tranquille de Henry Rollins, dans le Vanity Fair en ligne de ce matin:



Ce pays ( les États-Unis ) manque d'éducation, écrit-il. C'est le moins que l'on puisse dire, du pays, paradoxalement, le plus « nobélisé » de l'histoire.



lundi 10 janvier 2011

CRISTAUX DE SOLEIL POLAIRE



Halo tout autour d'un coucher de soleil à Stockholm. La photo a été prise l'hiver dernier. Le phénomène fabuleusement beau est provoqué par le froid intense, et la présence d'une multitude infinie de cristaux dans la haute atmosphère. C'est d'une incroyable monumentalité ! Dans cette ville d'hiver qu'est aussi Montréal, je n'ai jamais pu observer un phénomène semblable. De quoi se réconcilier avec l'hiver boréal, que je déteste pourtant...

La NASA, quoi qu'on puisse penser du rôle, complexe, qu'elle doit jouer dans le renforcement de la superpuissance, aux objectifs souvent crapuleux, publie jour après jour des photos qui sont de véritables oeuvres d'art. Ceci rachète ( un peu ) cela.

dimanche 9 janvier 2011

SUJET MINÉ




Et pourtant, Israël est soumis, comme les États-Unis, comme le Canada, comme toute la communauté internationale, à cette résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, datant des suites de la Guerre des Six-Jours, en 1967, résolution qui reste toujours pleinement en vigueur, et qui reste toujours, au restant, pleinement justifiée.




Obligation « d'agir conformément » au droit international. « Retrait des territoires occupés », ce qui comprend Jérusalem-Est, la Jérusalem arabe. « Respect de l'intégrité territoriale ». «Règlement du problème des réfugiés » qui ont dû quitter leurs terres, leurs maisons, leurs lieux de vie, en 1948, quand Israël a unilatéralement déclaré son indépendance, piégeant pour une première fois l'ONU qui n'avait, d'aucune manière, légitimé au préalable ce coup de force quand elle avait proposé le partage de la Palestine en deux États indépendants, un an plus tôt, avant la guerre. 

« Garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque État de la région » va de soi. Plus personne, en 2011, sauf les fanatiques extrémistes, ne voudrait remettre en question l'existence même de l'État d'Israël. Ce pays existe, c'est un fait incontournable, quoi qu'on en pense, y compris que cela puisse être une des pires erreurs historiques du XXème siècle. Mais s'aveugler, comme le fait, même, le Président Obama, qui ne veut plus remettre en question le statut de Jérusalem comme « capitale éternelle » de l'État juif, c'est choisir en toute connaissance de cause d'entretenir le ressentiment, la haine, et l'état de guerre permanent. À noter que c'est le même Président qui avait radicalement condamné le viol du droit international dont l'administration Bush s'était rendu coupable en agressant l'Irak, en 2003.

La résolution 242 est porteuse de paix. Elle a maintenant 44 ans, ou presque. À quand son application responsable ?





samedi 8 janvier 2011

RACISME ANTI-RACISTE









Lus sur Twitter ce matin. C'est là typiquement de l'humour gai, universel de forme — Mado, au Québec, pourrait en dire tout autant, -  mordant, cynique, libertin. Tout ce qui manque ici, c'est quelques boutades franchement indécentes ! ( Mais je n'ai pas tout lu des énormités que le Monsieur a pu proférer en ligne... )

Ce type d'humour me fait souvent rire — surtout quand, comme c'est le cas ici, il y a une culture, un savoir social réel qui se cache derrière quelques exorbitances apparentes.

Parce que ces quelques « gazouillis » posent évidemment de vraies questions.

Réinterprétons:

  • Qu'en est-il de la Nation comme lieu politique privilégié de l'exercice des droits démocratiques fondamentaux ? C'est là l'héritage essentiel, premier, de la Révolution française. La Nation se meurt, je crois. Mais c'est un passage douloureux. 
  • Qu'en est-il de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, en regard de tous les intégrismes religieux, du cardinal Ouellet comme des autres ? Qu'en est-il du rôle même de l'ONU quant à sa responsabilité première, qui est de faire précisément respecter cette Déclaration, et les Protocoles qui l'explicitent ?
  • Qu'en est-il de notre tolérance quand elle est bousculée, comme ici, par les particularismes culturels que s'est donnés la minorité la plus persécutée ( et de loin ) depuis l'Antiquité ?





vendredi 7 janvier 2011

PROMENADE D'HIVER VERS LE QUARTIER DES SPECTACLES, Montréal, 6 janvier 2011











Pour des photos autrement mieux réussies, petit conseil: allez donc voir le blogue d'Alcib, Exil intérieur, à l'adresse qui suit: http://exilinterieur.blogspot.com/ 

Quant à ce que je présente ici, ce n'est à vrai dire qu'un modeste début ! Il faut bien commencer, initier... Cette promenade hivernale, c'était pour me rendre au Musée qui jouxte la Place des Arts. J'aurais voulu trouver quelque illustration de l'exposition Bleu que le Musée des Arts contemporains de Montréal présente en ce moment; en vain; Google Images s'est montré chiche ! Il y avait là pourtant quelques belles oeuvres, qui m'ont touché. Ce n'est cependant pas l'exposition du siècle, et j'imagine que le Musée le sait parfaitement bien.