mardi 18 janvier 2011

ÉTERNELLEMENT L'AMOUR



Dessin de Bartolomeo Sesi ( 1556-1629 )



Esquissé au tournant de la Renaissance et de l'époque classique, cet extraordinaire dessin est en fait sans époque, peu marqué par les formes et la gestuelle de son temps. On pourrait tout aussi bien lui croire une facture romantique... si ce n'étaient des vêtements, qui datent hors de tout doute le crayonnage.

J'ai été renversé quand j'ai vu cette oeuvre dans un bouquin d'art. Pour dire un amour encore interdit, risqué, toujours terriblement proche de l'Inquisition et du bûcher, décrit à l’époque comme le « mal italien », l'artiste de Florence n'a pas eu d'autres inspirations possibles que de représenter la réalité telle qu'elle est, naturelle, sans défense, déconcertante, transcendant tous les interdits, culturels ou moraux. Voilà pourquoi ce très vieux dessin étonne, séduit et fascine encore. Il ne maquille rien. Il est, en soi, un plaidoyer de toute éternité pour la tolérance, l'amour et la vérité.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est un dessin très touchant amené ici avec beaucoup de finesse et d'humanité. Merci Richard !
Eliot

Chroniqueur a dit…

C'est un magnifique dessin, étrange par son époque et son réalisme, et en ce sens, d'autant plus étonnant :-)

Merci, Eliot !

Anonyme a dit…

J'ai vu qu'on peut écrire bucher, mais je préfère nettement bûcher, ça fait plus poétique.

Chroniqueur a dit…

À Anonyme: plus poétique ? pour un bûcher ? À moins que ce ne soit pour le bûcher des vanités, je vois mal ce que le bûcher des douleurs extrêmes et de la mort honteuse peut avoir de poétique; cependant, j'aime mieux « bûcher » que « bucher », et je corrige, suivant en cela votre conseil. Merci !