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dimanche 24 juin 2012

FÊTE NATIONALE DES QUÉBÉCOIS




« Nature pacifique, aisément content de son sort, le Canadien français de la présente génération, surtout des classes simples, n'est peut-être pas fait pour jouer les premiers rôles dans cette vie à outrance, de concurrence à tout rompre, d'affaires traitées au pas de course, de lutte impitoyable, qui est à la mode du jour. Son peu d'ambition personnelle, son goût pour la vie paisible, ses instincts domestiques, le caractère passif de son énergie même, tout le prédispose contre cette course à fond de train, contre ce culte affolé du veau d'or qui sont la marque distinctive de ce siècle ploutocratique. Il y a longtemps qu'il a appris ce salutaire précepte, qu'ayant le pain et le vêtement, il ne faut pas s'inquiéter du reste; ou plutôt il ne l'a pas appris, mais il l'a toujours su d'instinct. »

Nicholson Byron, Le Canadien français, 1904. [ L'auteur appartenait à la communauté anglo-montréalaise. À l'époque, il s'agissait d'une des minorités les plus riches, et les plus puissantes du monde. ]

Un tel portrait de notre peuple, suffisant, condescendant, et surtout, surtout méprisant, innocente l'exploitation à outrance qu'on en a fait, longtemps, et donne bonne conscience à ceux qui n'avaient pas honte du tout de vénérer le veau d'or: quelle sagesse admirable, quand même, chez ces pauvres gens sans ambition ! Ce genre de description n'est pas essentiellement différente de ce qu'un texte raciste aurait pu prétendre, comme d'absolues certitudes, des Noirs américains à la même époque. Et il s'en trouverait encore pour tenir des propos semblables sur nos compatriotes indiens d'Amérique.

Nous avons profondément ingéré cette image de nous-mêmes qu'on nous a renvoyée. Nous avons cru au petit pain, à la modestie, au misérabilisme comme une qualité enviable, bénie même par « Dieu ».

C'est fini. Nous ne sommes plus soumis. Nous ne  nous réjouissons plus de notre pauvreté. Mais, chassés du capitalisme conquérant, méprisé par le bourgeois,  nous restons critiques de la ploutocratie. C'est en masse, depuis des mois, que nous sortons, que nous manifestons, que nous protestons: nous n'avons plus rien de passif. Nous sommes résilients, résistants. La jeunesse québécoise fait, ces temps-ci, la démonstration éclatante que nous avons changé, qu'une nouvelle révolution nous transforme. Il y a de quoi être fier, il y a de quoi célébrer la fête nationale.

Bonne fête, Québec libre !





jeudi 15 mars 2012

LE BESOIN DE SOLEIL



C’était un 14 mars gris, morne, humide et froid, aujourd’hui. J’ai pris quelques photos de cette nature encore inerte, qui n’ose pas bouger, et avec raison. Là où le printemps hâtif a provoqué la pousse de quelques malheureux bourgeons, la pluie glaciale, la neige fondante a tôt fait de les étouffer. C’était laid à voir, c’était poignant. Il m’a semblé que ça souffrait... Il faut une fameuse dose de poésie pour s’émerveiller du croisement pénible, parfois calamiteux, des saisons. L’hiver résiste, la vie avorte, la mort s’accroche. Il y a de quoi expliquer bien des immuabilités dans ce pays...

Peuple immuable, c’est vrai, mais pas nécessairement immobile, tout au contraire... Parce qu’on part, les Québécois, en masse, durant l’hiver. On quitte, on s’en va, on décrisse, pestant contre une saison qui déraisonne, contre un pays trop froid... L’auto a eu ceci de merveilleux qu’elle a ouvert les routes du Sud, et l’avion nous y mène encore plus loin, plus profondément. La Floride, les îles des Antilles, le Mexique, l’Amérique centrale... : en hiver, on y entend parler québécois partout, à croire que nous sommes des centaines de millions sur cette planète, alors que nous ne sommes que 8 millions, tout juste, chez nous. Mais nous avons depuis longtemps cette habitude du départ, parfois irréversible. Il y a plus de cent ans, c’est près de la moitié de notre population qui a abandonné le pays. La moitié, vous imaginez ! Une sorte de grande évasion, affreusement significative, et terrible pour l’avenir... Depuis, la vie est devenue plus douce, le Québec est devenu plus confortable: il s’est développé, il s’est enrichi, il s’est doté d’une sociale démocratie à la québécoise, devenue un dogme, c’est exact, mais devenue aussi un système auquel je tiens... Le Québec est donc plus confortable, et plus juste, mais pas davantage clément: sauf exception, on ne le quitte plus à vie, mais que pour une portion d’hiver - encore que parfois, quand le corps est vieux et douloureux ( mais que le portefeuille est grassouillet ), certains arrivent à se payer le Sud l’hiver durant.




Je suis allé, récemment, au Mexique, un peu plus d’une semaine: c’est tout dire de mon âge et de mes moyens ( limités ) ! Mais j’ai adoré: le soleil, a dit le Dr Richard Béliveau, qui s’y connait, reste le meilleur antidépresseur qui soit.  Puerto Vallarta était plus belle encore que l’an dernier, restée agressivement mexicaine malgré l’invasion internationale qu’elle subit. En moins d’un an, un an seulement, Puerto Vallarta a piétonnisé une rue de bord de mer, dans la vieille ville, et l’a fait très joliment. Les palmiers fraichement plantés sont un peu souffreteux, mais ils vivent; les fleurs s’ouvrent à peine, mais elles poussent; les artistes ont été mis à contribution, et ils ont fait du beau travail. Puerto Vallarta n’a pas laissé faire n’importe quoi, n’importe comment, et que pour le fric. Tant qu’à faire, on a fait bien, on a fait beau. On n’éventre pas les rues pour le plaisir, peut-être parce que, là-bas, on manque d’argent pour satisfaire, à répétition, l’appétit de constructeurs trop voraces. Bref, Montréal ( et les organisateurs de la piétonnisation de la rue Sainte-Catherine ), auraient tout à gagner à faire un très bref - de grâce ! - , mais très instructif voyage d’étude à Puerto Vallarta, juste pour apprendre comment les Mexicains s’y sont pris pour commencer et terminer des travaux d’aménagement urbain si rapidement, et si joliment. 

À Montréal, il semble que faire vite et beau, et à des coûts raisonnables, relèvent du défi insurmontable. Telle qu’elle est, toujours en travaux, toujours exposée au spectacle de chantiers aussi vite quittés qu’on les a commencés ( à moins, bien sûr, d’éventrer des rues deux ou trois fois de suite, pour satisfaire aux besoins différents d’entrepreneurs qui ont chacun leurs règles et leurs exigences ), Montréal, il faut bien le dire, rend l’hiver encore plus insupportable qu’il ne l’est au naturel. On restera nombreux, j’en ai bien peur, à se réjouir de la quitter, un temps, durant l’hiver.




vendredi 24 juin 2011

BONNE FÊTE NATIONALE !





Je suis de mauvaise foi, je sais bien. Cynique, et même un peu méchant ! Mais bon, je ne peux pas m'empêcher de rigoler un peu, tristement en fait, de ce qu'est la fête «nationale» cette année, et de ce que devient le Québec - je veux dire, bien sûr, du rêve que j'avais pour lui. Depuis le 2 mai dernier, je suis réaliste. Le rêve est mort. Mais j'aime toujours autant le peuple auquel j'appartiens, qui reste, comme l'était d'ailleurs René Lévesque, encore capable d'une incroyable délinquance. C'est faire preuve d'audace et de mépris du danger. C'est peut-être aussi un brin irresponsable. Mais à ce propos...

Laissons la chance au coureur. En attendant les preuves du renouveau, on peut toujours se permettre de sourire !





P.-S. En date du 26 juin 2011:
Je viens tout juste de lire cet article, publié dans la Cyberpresse du jour. Je l'ai trouvé à ce point juste, pertinent, excellent, et je partage à ce point l'analyse de l'auteur, surtout dans ses toutes dernières lignes, que je me permets de le reproduire ici. Parfois, il est parfaitement vrai que ce qui se conçoit clairement, trouve les mots pour se dire aisément !