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lundi 5 septembre 2016

De l'impossibilité d'être marxiste






« L’identification du communisme avec la révolution s’est installée dans les esprits plus tard, [après la Commune de Paris, de 1871], lorsque les disciples de Marx vont s’emparer des outils théoriques qu’il a forgés, pour croire et faire croire à la mission salvatrice de son utopie. La substitution entre révolution et communisme s’est faite car l’une et l’autre sont avant tout des concepts. La quête de la révolution au XIXe, devenue la quête du communisme au XXe, n’a rien à voir avec une quelconque aspiration des peuples, travaillés par des forces irrésistibles, qui voudraient changer de type de régime. Elle exprime plutôt le désir d’une élite intellectuelle d’œuvrer au renversement radical de l’ordre existant. Lénine, qui s’empare du pouvoir en Russie en octobre 1917, est un avatar de ce volontarisme. » - Thierry Wolton, Une histoire mondiale du communisme: Une main de fer, publié chez Grasset, en 2015.

Le désir d’une élite intellectuelle…

On pourrait dire la même chose, faire la même analyse de plusieurs théoriciens actuels de la « révolution » et du socialisme soi-disant nouvelle manière. Il a beau y avoir eu rupture, au moins apparente, avec le marxisme-léninisme, et son horrible rejeton (pourtant très ressemblant), le stalinisme, l’idéalisme révolutionnaire reste l’affaire d’une élite intellectuelle qui rêve de pouvoir pour elle-même. Robespierre, déjà, n’aimait la « vertu » et la « terreur » que si lui seul, pour l’essentiel, les imposait. Or, Robespierre, c’est le « modèle ». Il est bon de s'en souvenir.

Je ne suis pas marxiste, je ne l’ai jamais été, parce que le marxisme se transforme lui-même en religion quand il dit croire en une finalité de l’Histoire. Le communisme porte en lui-même une mystique religieuse de la Révolution, et donc un concept utopiste de paradis, même s’il est maquillé en prétention matérialiste de « communisme intégral » et d’« homme pleinement responsable ». Je ne suis pas non plus marxiste parce que j’ai toujours détesté les élites, les hiérarchies, les cercles universitaires, les guides, les puissants et les dominants de toutes sortes, à vrai dire toutes celles et tous ceux qui se sont voulus ou qui s’imaginent toujours en mission totalitaire, disposant de l’unique vérité.

J’adhère donc tout à fait à l’hypothèse centrale de l’œuvre de  Thierry Wolton. Je ne suis, je ne peux être d’aucune religion, d’aucun système. Je crois beaucoup trop à la liberté chaotique, et à l’anarchie du développement historique, pour présumer d’une quelconque illusion systémique. Je ne crois pas que l’Histoire ait un sens, et que cette direction soit l’affaire d’une élite qui s’arroge le droit de penser pour le peuple. Cette prétention est tout aussi méprisable à droite qu’à gauche. Au reste, cette élite a de longtemps constaté (hélas) l’ineptie du potentiel révolutionnaire populaire, sur lequel Marx s’est lourdement trompé. 

C’est la raison pour laquelle je ne compte qu’en l’humanisme, un humanisme progressiste qui, de toute urgence, doit toujours parer aux dangers — idéologiques —  les plus criants.




vendredi 11 mars 2011

TREMBLEMENT DE TERRE, Lisbonne, 1755





Lisbonne, le tremblement de terre, les incendies, le tsunami ( 1er novembre 1755 )



Lisbonne, deux illustrations du tsunami



Les événements tragiques qui, littéralement, secouent le Japon depuis 24 heures m'ont rappelé un tremblement de terre célèbre, affreux, point tournant de l'histoire et de la pensée modernes.
En 1755, Lisbonne était soulevée, détruite, incendiée, assassinée par un tremblement de terre majeur, suivi d'un tsunami qui a achevé de détruire la ville. Dans les heures qui ont suivi, les côtes atlantiques ont toutes été atteintes. Le Maroc a été particulièrement touché. Un peu plus tard, les vagues se jetaient même sur les côtes américaines.

On croyait en Dieu, à l'époque, un Dieu responsable de tout, et du bien en toutes choses, toujours.

Lisbonne a jeté un doute radical quant au plan et à l'oeil de Dieu.
En fait, le malheur de Lisbonne a fortement contribué à l'essor de la pensée critique, scientifique, rationnelle, et certainement, comme c'est le cas dans ce célèbre poème de Voltaire, de la pensée humaniste.
Dieu n'y peut rien, c'est à l'homme de voir à la bonté du monde...


Lisbonne: les camps de réfugiés, les pendaisons de pillards

Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne, 1756, Extraits:

O malheureux mortels! ô terre déplorable!
O de tous les mortels assemblage effroyable!
D'inutiles douleurs éternel entretien!
Philosophes trompés qui criez: « Tout est bien »
Accourez, contemplez ces ruines affreuses
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
Ces femmes, ces enfants l'un sur l'autre entassés,
Sous ces marbres rompus ces membres dispersés;
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l'horreur des tourments leurs lamentables jours!
Aux cris demi-formés de leurs voix expirantes,
Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,
Direz-vous: "C'est l'effet des éternelles lois
Qui d'un Dieu libre et bon nécessitent le choix"?
Direz-vous, en voyant cet amas de victimes:
"Dieu s'est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes"?
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants?

Il me manquera pas, j'en suis sûr, d'idiots en tout genre pour encore une fois, invoquer nos péchés, nos crimes, nos fautes, et la colère conséquente de Dieu pour tout expliquer ce qui ravage et ce qui tue. Dans les jours qui viennent, ne manquons pas d'écouter attentivement Mme Sarah Palin et consorts.




mardi 8 mars 2011

Journée de la Femme



Photographies de Marc Laita, pour l'exposition et le livre Created Equal ?



Superbe, troublante juxtaposition de photos, percutante représentation de l'inégalité fondamentale entre les êtres humains. Mais que dire de l'oeuvre ( et de l'intention ) de cet artiste remarquable, sinon qu'il en appelle au regard tendre, affectueux, respectueux et admiratif des différences magnifiques, fabuleuses qu'on rencontre à fréquenter quotidiennement les spécimens de notre espèce ?

Le travail artistique de Marc Laita est un puissant appel à l'humanisme. Qui me rejoint, très certainement.

À mes lecteurs/lectrices, prenez une ou deux minutes pour cliquer sur le lien. Vous serez étonnés, séduits, et très rapidement mieux dans votre peau.