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samedi 10 août 2013

OLIVE OATMAN, OU LE TOURMENT INDIEN (1837-1903)


Photos de 1856, l'originale et sa version moderne, coloriée.



Olive Oatman, en 1856, à 19 ans, telle qu’elle était au moment de sa «libération», par l’armée américaine, des Indiens Mohave d'Arizona, avec qui elle a vécu quatre ans. Elle était tatouée au menton, comme l'étaient plusieurs des femmes de la tribu, marque probable d'adoption. Son histoire, célèbre de son temps, est extraordinaire, troublante, truffée de contradictions; elle ferait le bonheur de Serge Bouchard, qui la connait sûrement, et en a peut-être déjà parlé. Au fond, c’est un destin tragique que cette vie, typique du déchirement culturel que vivait l’Amérique de la «frontière» au 19e siècle, aux États-Unis comme au «Canada», en face à face crucial avec le pays indien, et l’originalité attrayante de son système culturel, et social. L’adoption de la Loi sur les Indiens a été, comme chacun sait, la solution finale à ce qui n’avait jamais cessé de faire peur — le «communisme primitif», l'inconscience du fait même de la propriété privée, le nomadisme, l’animisme, la «folie» des formes rituelles. Olive Oatman a sûrement été violemment affolée par cette politique d’anéantissement culturel des peuples indiens. Peut-être faut-il voir là l’explication essentielle du choc post-traumatique qui a gâché le reste de sa vie, vers 1880, alors que bien mariée, elle atteignait tout juste la quarantaine. En Amérique, elle n'était pas seule à souffrir de tourments identitaires.