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samedi 3 septembre 2016

POMPEII (au Musée des Beaux-Arts de Montréal)




Il ne reste que quelques jours à la tenue de l’exposition sur Pompéi, au Musée des Beaux-Arts de Montréal. Elle prend fin lundi prochain, le 5 septembre. J’avais lu qu’elle valait, et de beaucoup, le déplacement. Des amis m’avaient aussi fortement prescrit de ne pas la rater.

Je me suis donc rendu au Musée, le jeudi 1er septembre. Je me suis réservé la journée entière pour m’assurer de faire la meilleure rencontre possible des artéfacts de l’illustre cité romaine, engloutie sous les laves et les débris toxiques du Vésuve en l’an 79 de notre ère, et tant qu’à y être, de la collection d’objets napoléoniens, inestimables en valeur artistique et marchande, que Ben Weider a, dans un geste d’une générosité extraordinaire, offerts au Musée des Beaux-Arts en 2006. Chose étonnante pour le « bonapartiste » que je suis, je ne l’avais encore jamais vue.

Vous dire tout de suite: ce fut une journée de grand bonheur !

Et pourtant, il y avait foule, déjà, un jeudi en fin de matinée. Et comme il n’y a pas de rabais pour les événements spéciaux, c’était l’urgence de ne pas rater cette exposition exceptionnelle qui expliquait l’afflux de curieux, parmi lesquels se trouvaient beaucoup, beaucoup de touristes.

La rétrospective Pompéi est unique, magnifique, généreuse: statuaires, fresques, mosaïques, vaisselles, pièces de plomberie et… même un vieux pain qui n’était plus tout à fait de la première fraicheur ! L’émotion que l’on ressent est d’autant plus forte que certains de ces objets sont célèbres, ayant servi plusieurs fois d’illustrations à des bouquins d’histoire romaine. On reste épatés, et même bouleversés, lorsqu’à la toute fin du parcours, ce sont des victimes de la terrible éruption volcanique qui se dressent devant nous comme d’affreux spectres encore stupéfiés par l’horreur de ce qu’ils ont vécu… (Les enfants ont peur de les regarder en face, ça ajoute à l’effet d’ensemble terrifiant…)

J’ai fait deux photos montages, l’une de statues, l’autre d’objets de décor ou vie quotidienne. Ça donne une idée. J’espère que ça intéressera celles et ceux qui n’ont pu et ne pourront se rendre au musée d’ici lundi qui vient, dernière journée où l’exposition a lieu.

Les salles réservées à la collection Weider sont situées exactement en face de celles consacrées à Pompéi. Heureux hasard: la période révolutionnaire et napoléonienne est friande du goût gréco-romain. La chose est absolument frappante, malgré les quasi deux millénaires qui séparent l’Empire romain de l’empire de Napoléon, lorsqu’on regarde, fasciné, les objets — de grand luxe — du Premier Empire. J’ai retenu, dans une troisième photo montage, quelques exemples marquants qui disent la ressemblance des styles de chacune des deux époques. Même le dessin est, d’une période ancienne à l’autre, beaucoup plus récente, étonnamment ressemblant. Il y a eu de l’inspiration, sinon de la copie ! L’époque napoléonienne connaissait déjà Pompéi.

Je vous laisse juger !

À celles et à ceux qui en ont encore le temps (et 20 dollars !), courez au Musée: ça vaut le coup, et même à remettre ça une deuxième fois — j’exagère un peu, c’est affaire d’hypersensibilité. On est ce qu’on est !










mercredi 16 mars 2011

MÈRES ET FILLES DANS LA MORT



J'ai vu cette image cet après-midi sur Twitter; je ne pourrais donc pas en donner ici la source exacte. Qu'importe, j'ai décidé de la re-publier quand même, tant ce qu'elle montre, et dit, est à la fois tragique et universel. C'est, je crois, la photo la plus poignante, la plus horrible aussi, que j'ai vue des suites du tremblement de terre et du tsunami du vendredi 11 mars dernier, dans le nord-est du Japon. Une mère et sa fille ont trouvé la mort ensemble; une mère, surtout, a essayé, contre la submersion fatale, contre la mort pourtant certaine, de protéger sa fille. C'est autrement que toutes deux survivront.

La photo m'a immédiatement rappelé Pompéi, et les images, aussi, des corps saisis par la débordement des cendres volcaniques, et les coulées de lave. Je me rappelais avoir déjà vu une photo du moulage des corps d'une mère et de sa fille, mortes elles aussi ensemble, il y a deux mille ans, dans des circonstances qui rappellent celles qui affligent maintenant le Japon.




Raz-de-marrée, pluie de cendres, coulées volcaniques, l'horreur de la mort subite fige parfois la nature humaine dans ce qu'elle a, peut-être, de plus immortel. Je suis convaincu que la photo de la jeune mère japonaise et de sa fille restera comme un des témoignages les plus forts du fléau du tsunami de vendredi dernier, au même titre que, par exemple, la photo de la jeune Vietnamienne prise de terreur lors du bombardement sur son village, en 1972 - photo qui avait beaucoup fait pour achever de discréditer cette guerre.


La vie est singulière, et affreusement fragile.