J'ai vu cette image cet après-midi sur Twitter; je ne pourrais donc pas en donner ici la source exacte. Qu'importe, j'ai décidé de la re-publier quand même, tant ce qu'elle montre, et dit, est à la fois tragique et universel. C'est, je crois, la photo la plus poignante, la plus horrible aussi, que j'ai vue des suites du tremblement de terre et du tsunami du vendredi 11 mars dernier, dans le nord-est du Japon. Une mère et sa fille ont trouvé la mort ensemble; une mère, surtout, a essayé, contre la submersion fatale, contre la mort pourtant certaine, de protéger sa fille. C'est autrement que toutes deux survivront.
La photo m'a immédiatement rappelé Pompéi, et les images, aussi, des corps saisis par la débordement des cendres volcaniques, et les coulées de lave. Je me rappelais avoir déjà vu une photo du moulage des corps d'une mère et de sa fille, mortes elles aussi ensemble, il y a deux mille ans, dans des circonstances qui rappellent celles qui affligent maintenant le Japon.
Raz-de-marrée, pluie de cendres, coulées volcaniques, l'horreur de la mort subite fige parfois la nature humaine dans ce qu'elle a, peut-être, de plus immortel. Je suis convaincu que la photo de la jeune mère japonaise et de sa fille restera comme un des témoignages les plus forts du fléau du tsunami de vendredi dernier, au même titre que, par exemple, la photo de la jeune Vietnamienne prise de terreur lors du bombardement sur son village, en 1972 - photo qui avait beaucoup fait pour achever de discréditer cette guerre.
La vie est singulière, et affreusement fragile.
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