Elle a dû être contemplée, fouillée du regard, interrogée des milliards de fois ce soir, dans notre hémisphère; et photographiée, juste à Montréal, par des milliers de personnes. La lune est spectaculaire cette nuit ; de par son exceptionnelle proximité, de 15 % plus grosse que de normale. La pleine lune reste toujours un spectacle extraordinaire, même au centre-ville, même au-dessus d’une petite rue particulièrement triste et laide de ce qu’on appelle le Village. J’ai dû utiliser le zoom de mon petit Canon pour pousser mon regard au-delà des fils électriques. Cela donne une pleine lune auréolée, seule dans un ciel sans nuages et pourtant sans étoiles, seule comme je suis seul cette nuit ; pas même mon petit chien à qui j’ai subitement pensé, parce qu’il adorait (aussi !) venir avec moi sur la galerie de la maison, et voir à la sécurité de la rue, tout en haut, sans danger...
C’est la lune qui veille cette nuit. Elle le fait bien. Dehors, j’ai entendu des voix respirer tout en douceur.