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vendredi 1 juillet 2011

HAPPY CANADA DAY ! BONNE FÊTE CANADA !







Comme on peut facilement le voir par mon illustration « home made », je n’ai pas le talent du Dr Jacques Ferron, pour manier durement l’humour contre le système !
Bof ! De toute façon, le système fonctionne parfaitement bien. Rendons-nous bien compte de ce fait extraordinaire, mais qui laisse tout le monde indifférent: exception faite des questions fiscales ponctuelles, comme le remboursement fédéral aux provinces qui ont harmonisé les taxes de vente, le gouvernement du Québec n’a plus aucune revendication constitutionnelle — aucune ! Le gouvernement de l’État fédéré qu’est le Québec n’a tout simplement pas de politique constitutionnelle, même que la vice première ministre, Mme Normandeau, a plutôt fait, à l’encontre de M. Amir Khadir, la promotion du système monarchique, et de la déférence qui lui serait due ! Au Québec, en 2011 ! Ce gouvernement n’a pas de politique constitutionnelle, sauf, peut-être, celle de la soumission tranquille, de l'aliénation consentie.
Je sais bien que le traumatisme lié à l’échec de l’entente du Lac Meech, et à la quasi-victoire des indépendantistes québécois au référendum de 1995 explique cette trouille à imaginer un nouveau pays. Pour mieux duper tout le monde, c’est le vieux système qui est systématiquement présenté comme novateur, porteur de valeurs inédites et jeunes, multiculturelles et inventives. Le mouvement national québécois, de révolutionnaire, ce qu’il était, et ce qu’il est encore, bien évidemment, dans sa dimension essentielle de libération nationale, est volontairement, méthodiquement présenté comme une affaire de vieux obsédés un peu racistes, un peu nostalgiques d’un passé qui n’aurait jamais existé. Et ça marche assez bien, faut-il le dire, assez bien pour que nos compatriotes aient congédié une des plus remarquables équipes parlementaires que le Canada ait connues. À l’image d’un gouvernement qui n’a plus de projets sauf de gérer à la petite semaine, il ne faut pas se surpendre que la population qui l’élit, l’écoute, et souvent le croit, finisse par voter n’importe comment, pour n’importe quoi, pourvu, pourvu que ce ne soit pas pour ces indépendantistes passés de mode et qui ne servent à rien d’autre qu’à entretenir de vieilles chicanes. L’époque est aux grands ensembles, c’est bien connu. Les petits peuples, tous les petits peuples, n’ont d’avenir que dans la poubelle de l’histoire — à la limite en laissant, ici et là, quelques curiosités matérielles et immatérielles.
C’est vrai que le Canada est un pays remarquable. On jouit, ici, de libertés individuelles nombreuses, très étendues. Mais ce pays s’est construit sur l’écrasement de projets concurrents, souvent plus anciens, des peuples indiens, des anciens Canayens. À cet égard, quand ça bouge sous sa botte, ce remarquable pays n’a jamais hésité, et n’hésiterait jamais, à se bafouer lui-même, et à écraser qui conteste sérieusement le système établi. Les peuples l’ont parfaitement bien compris. Les Indiens, les Québécois francophones rentrent dans le rang, renoncent, et font le dos rond, conciliants à souhait. Les ententes se multiplient.
On a donc raison, mille fois raison, de fêter le Canada: il a gagné, complètement, contre tous ceux qui pouvaient le contester. Et les Québécois, comme une bande de moutons serviles, et sans trop réfléchir, répètent à satiété les vérités qu’il faut admettre comme telles, désormais sacrées: ce pays incarne la jeunesse et la modernité.
God Bless Canada.