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jeudi 15 mars 2012

LE BESOIN DE SOLEIL



C’était un 14 mars gris, morne, humide et froid, aujourd’hui. J’ai pris quelques photos de cette nature encore inerte, qui n’ose pas bouger, et avec raison. Là où le printemps hâtif a provoqué la pousse de quelques malheureux bourgeons, la pluie glaciale, la neige fondante a tôt fait de les étouffer. C’était laid à voir, c’était poignant. Il m’a semblé que ça souffrait... Il faut une fameuse dose de poésie pour s’émerveiller du croisement pénible, parfois calamiteux, des saisons. L’hiver résiste, la vie avorte, la mort s’accroche. Il y a de quoi expliquer bien des immuabilités dans ce pays...

Peuple immuable, c’est vrai, mais pas nécessairement immobile, tout au contraire... Parce qu’on part, les Québécois, en masse, durant l’hiver. On quitte, on s’en va, on décrisse, pestant contre une saison qui déraisonne, contre un pays trop froid... L’auto a eu ceci de merveilleux qu’elle a ouvert les routes du Sud, et l’avion nous y mène encore plus loin, plus profondément. La Floride, les îles des Antilles, le Mexique, l’Amérique centrale... : en hiver, on y entend parler québécois partout, à croire que nous sommes des centaines de millions sur cette planète, alors que nous ne sommes que 8 millions, tout juste, chez nous. Mais nous avons depuis longtemps cette habitude du départ, parfois irréversible. Il y a plus de cent ans, c’est près de la moitié de notre population qui a abandonné le pays. La moitié, vous imaginez ! Une sorte de grande évasion, affreusement significative, et terrible pour l’avenir... Depuis, la vie est devenue plus douce, le Québec est devenu plus confortable: il s’est développé, il s’est enrichi, il s’est doté d’une sociale démocratie à la québécoise, devenue un dogme, c’est exact, mais devenue aussi un système auquel je tiens... Le Québec est donc plus confortable, et plus juste, mais pas davantage clément: sauf exception, on ne le quitte plus à vie, mais que pour une portion d’hiver - encore que parfois, quand le corps est vieux et douloureux ( mais que le portefeuille est grassouillet ), certains arrivent à se payer le Sud l’hiver durant.




Je suis allé, récemment, au Mexique, un peu plus d’une semaine: c’est tout dire de mon âge et de mes moyens ( limités ) ! Mais j’ai adoré: le soleil, a dit le Dr Richard Béliveau, qui s’y connait, reste le meilleur antidépresseur qui soit.  Puerto Vallarta était plus belle encore que l’an dernier, restée agressivement mexicaine malgré l’invasion internationale qu’elle subit. En moins d’un an, un an seulement, Puerto Vallarta a piétonnisé une rue de bord de mer, dans la vieille ville, et l’a fait très joliment. Les palmiers fraichement plantés sont un peu souffreteux, mais ils vivent; les fleurs s’ouvrent à peine, mais elles poussent; les artistes ont été mis à contribution, et ils ont fait du beau travail. Puerto Vallarta n’a pas laissé faire n’importe quoi, n’importe comment, et que pour le fric. Tant qu’à faire, on a fait bien, on a fait beau. On n’éventre pas les rues pour le plaisir, peut-être parce que, là-bas, on manque d’argent pour satisfaire, à répétition, l’appétit de constructeurs trop voraces. Bref, Montréal ( et les organisateurs de la piétonnisation de la rue Sainte-Catherine ), auraient tout à gagner à faire un très bref - de grâce ! - , mais très instructif voyage d’étude à Puerto Vallarta, juste pour apprendre comment les Mexicains s’y sont pris pour commencer et terminer des travaux d’aménagement urbain si rapidement, et si joliment. 

À Montréal, il semble que faire vite et beau, et à des coûts raisonnables, relèvent du défi insurmontable. Telle qu’elle est, toujours en travaux, toujours exposée au spectacle de chantiers aussi vite quittés qu’on les a commencés ( à moins, bien sûr, d’éventrer des rues deux ou trois fois de suite, pour satisfaire aux besoins différents d’entrepreneurs qui ont chacun leurs règles et leurs exigences ), Montréal, il faut bien le dire, rend l’hiver encore plus insupportable qu’il ne l’est au naturel. On restera nombreux, j’en ai bien peur, à se réjouir de la quitter, un temps, durant l’hiver.




vendredi 13 janvier 2012

HIVER




Je hais l'hiver. Ce n'est beau qu'un court moment, à la première neige, quand l'hiver trompe, donne l'illusion de tout recouvrir à tout jamais, pour tout nier, pour tout remettre à neuf — nos saletés de vie, notre saleté de ville, l'effroyable saleté de notre misère sociale qui cesse de s'agiter, et pétrifie, le glaçon accroché au nez et à la barbe, respirant mal dans la poudrerie, tout près d'agoniser, — pour faire place nette, et propre, et blanche, pour espérer pouvoir tout recommencer dans un monde étrange et inédit. L'hiver est un moment vide. L'hiver est un trompe-l'oeil. L'hiver est un oubli. L'hiver tue. Et c'est au printemps, tous les Montréalais le savent, qu'on découvre la mort bien avant la vie, les déjections de toutes sortes que l'hiver n'a fait qu'entasser sans les putréfier. Durant une tempête de neige, les enfants courent, riant, criant, bouche ouverte et langue sortie, pour avaler le plus possible de flocons. Ils ignorent encore, se laissent illusionner. C'est quand ils pissent dans la neige qu'ils soupçonnent la vérité. La blancheur est de fait écoeurante. C'est un poison qui nous tombe dessus, et qui reste là, des mois durant, à nous narguer.

Je hais l'hiver.





lundi 10 janvier 2011

CRISTAUX DE SOLEIL POLAIRE



Halo tout autour d'un coucher de soleil à Stockholm. La photo a été prise l'hiver dernier. Le phénomène fabuleusement beau est provoqué par le froid intense, et la présence d'une multitude infinie de cristaux dans la haute atmosphère. C'est d'une incroyable monumentalité ! Dans cette ville d'hiver qu'est aussi Montréal, je n'ai jamais pu observer un phénomène semblable. De quoi se réconcilier avec l'hiver boréal, que je déteste pourtant...

La NASA, quoi qu'on puisse penser du rôle, complexe, qu'elle doit jouer dans le renforcement de la superpuissance, aux objectifs souvent crapuleux, publie jour après jour des photos qui sont de véritables oeuvres d'art. Ceci rachète ( un peu ) cela.

vendredi 7 janvier 2011

PROMENADE D'HIVER VERS LE QUARTIER DES SPECTACLES, Montréal, 6 janvier 2011











Pour des photos autrement mieux réussies, petit conseil: allez donc voir le blogue d'Alcib, Exil intérieur, à l'adresse qui suit: http://exilinterieur.blogspot.com/ 

Quant à ce que je présente ici, ce n'est à vrai dire qu'un modeste début ! Il faut bien commencer, initier... Cette promenade hivernale, c'était pour me rendre au Musée qui jouxte la Place des Arts. J'aurais voulu trouver quelque illustration de l'exposition Bleu que le Musée des Arts contemporains de Montréal présente en ce moment; en vain; Google Images s'est montré chiche ! Il y avait là pourtant quelques belles oeuvres, qui m'ont touché. Ce n'est cependant pas l'exposition du siècle, et j'imagine que le Musée le sait parfaitement bien.