Photo: AFP
Ce qui se passe au Japon est doublement tragique.
Le risque nucléaire atteint la cote 6, semble-t-il – bien que le Japon conteste cette analyse faite par l’Autorité de sûreté nucléaire ( française ). Au Japon, on parle plutôt des vents qui, heureusement, poussent vers le large le danger de radioactivité, protègent les populations civiles, sécurisent Tokyo…
Doublement tragique parce que la gravité même des faits, qui dépassent les convictions idéologiques, ridiculise ( pour un temps ) les engagements politiques de gauche ou de droite, questionne la survie même de l’espèce et de ce qu’elle fait, depuis 1945, de sa planète – de son environnement multimillénaire – et facilite la répression en Afrique du Nord et dans la péninsule arabe. Là-bas, c’est à nouveau 1848, d’abord le vent de révolte et de liberté, la proclamation de la République, la secousse qui traverse les frontières devenues poreuses, mais c’est ensuite l’armée qui, parce que c’est devenu possible de tirer et de gagner, parce qu’il y a l’exemple libyen, écrase dans le sang la révolte populaire qui a perdu de son identité… Tout comme à l’époque les Russes en Pologne, c’est Kadhafi qui reprend possession de son pays, ce sont les monarchies qui comprennent que le vent a tourné, qu’elles peuvent s’entraider, qu’elles peuvent durer et survivre.
Il a convergence entre le Japon et le monde arabe, entre les tyrans et l’atome. Reste à savoir qui des deux, du nucléaire civil, ou des petits césars sans religion d’État, réussira à tuer le plus d’êtres humains possible et à maintenir intacts, les progrès inévitables de la « modernité », savoureusement célébrée par les droites occidentales en tous genres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire