mardi 18 juin 2013

18 JUIN... 1940


Source: http://www.appeldu18juin70eme.org/tresorsdarchive/img/references/6/01.jpg



Il y a une certaine culture anti-gaulliste au Québec, conséquence de l'appel fait du Balcon de l'hôtel de ville de Montréal de juillet 1967 («Vive le Québec libre») et de l'hostilité canadienne qui s'en est suivie. Année après année, des étudiants affirment que de Gaulle a lâchement quitté la France en juin 1940, qu'il a fui les combats... Une pareille déformation de l'Histoire a été voulue, délibérément fabriquée: il y aurait, à faire, une histoire de l'anti-gaullisme québécois, tel qu'il s'est élaboré entre 1967 et 1976.

De Gaulle fuyard, c'est scandaleusement faux. Si le général est à Londres, en juin 1940, c'est qu'il est en mission. Si le général lance à la radio son célèbre Appel, lucide et magnifique, c'est qu'il refuse la capitulation de la France, et la demande d'armistice formulée par le tout nouveau gouvernement Pétain. En juin 1940, rien pourtant n'indique que le général dit juste et vrai, que l'appel à la résistance sera entendu. Les États-Unis ne sont pas en guerre, refusent d'y participer et ne s'y laisseront entrainer qu'en décembre 1941. L'URSS s'en tient le plus loin possible, se partage la Pologne avec l'Allemagne, croit l'enliser dans une guerre à l'ouest, immense (et logique) déchirement entre pays impérialistes. L'Angleterre tient seule. Elle peut perdre la guerre. Elle peut entendre les appels à la paix que lance explicitement l'Allemagne, Hitler en personne. Le général joue de courage, et risque donc gros. Il s'en expliquera quelques mois plus tard, alors qu'il est encore terriblement seul, du côté français, à tenir bon devant le déferlement allemand: « Celui qui saura vouloir le plus fermement l’emportera en définitive, non seulement en fait, mais encore dans l’esprit des foules moutonnières. » Celui qui saura vouloir le plus fermement... : voilà pourquoi, avec la victoire finale de 1945, l'Appel du 18 juin est resté si célèbre. Entre 1940 et 1945, de Gaulle a voulu, inlassablement, la liberté de la France: la flamme de la résistance ne s'est jamais éteinte, malgré les foules moutonnières qui, un temps, en France, en Amérique même, y compris au Québec, ont applaudi Pétain, ont espéré de lui. 





2 commentaires:

Alcib a dit…

Au lieu de critiquer injustement le général de Gaulle, les Québécois ne devraient-ils pas s'inspirer de ces mots de ce fameux Appel du 18 juin ?
« Celui qui saura vouloir le plus fermement l’emportera en définitive, non seulement en fait, mais encore dans l’esprit des foules moutonnières. »
Y a-t-il plus bel appel au réveil des Québécois silencieux (endormis) afin que le peuple du Québec puisse l'emporter sur les magouilleurs dépendantistes qui non seulement pillent notre patrimoine, mais se servent d'une partie de l'argent qu'ils nous ont volé pour nous empêcher, collectivement, d'atteindre notre autonomie et, par conséquent, notre plein épanouissement !

La chanson de Loco Locas est encore plus que jamais d'actualité : « Libérez-nous [Débarrassez-nous] des Libéraux ! »

Richard Patry a dit…

Entièrement d'accord, entièrement. Merci, Alcib !