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Marx avait, au 19e siècle, pris conscience de la formation, dans les pays développés, d’une aristocratie de prolétaires. Ces travailleurs, de par leurs conditions de travail, et surtout le salaire qu’ils empochaient, se sentaient de moins en moins solidaires du sort fait au lumpenprolétariat, mais se voyaient plutôt concernés, directement, par la bonne vieille machine à extraire le capital dont ils profitaient, par la bande.
Le prolétariat ultra-pauvre, il se trouve maintenant, et de plus en plus, à l’étranger. S’il est ici, il est victime de la précarité de l’emploi, parfaitement immorale, et d’autant plus terrible à supporter que le travailleur, constamment menacé par le chômage, subit le chantage au salaire raisonnable, le « seul que l’entreprise peut payer », toujours à la baisse. Tu veux un job ? Accepte un salaire réduit. C’est odieux. C’est généralisé.
À côté de ces travailleurs temporaires, précaires, menacés, il y a maintenant une nouvelle aristocratie de prolétaires, essentiellement des travailleurs consommateurs lucides, qui ont appris à consolider leur situation économique, et leur inféodation à une société radicalement inégalitaire, en achetant au rabais, sans scrupule ni remords. J’essaie d’éviter les Walmart de ce monde. Je n’y arrive pas toujours. Quel salaire a-t-on versé pour rendre possible l’aubaine dont je profite ? À quel travailleur ? De quel sexe, de quel âge ? La précarité de l’emploi, les salaires à la baisse, le mépris affiché pour des conditions de travail décentes, le dédain, même, pour la simple reconnaissance de ce que l’entreprise doit à ses travailleurs, m’ont toujours profondément scandalisé. J’ai, près de moi, des personnes qui subissent ce genre de conditions de travail. Ça m’interpelle parce que je vois ce que ça fait, au quotidien.
2 commentaires:
Bonjour Richard,
Un petit mot d'abord pour te féliciter du nouveau look de ton blogue. J'aime beaucoup. Sans mentionner que les textes blancs sur noir étant quasi-illisibles pour moi j'ai tendance à y être moins attiré.
Je crois que ton court texte effleure plusieur des fléaux de notre temps.
- L'exploitation des ouvriers par nombreux propriétaires d'entreprises n'ayant plus de conscience sociale (sauf si elle peut générer des crédits d'impôts ou plus de revenus).
- La culture de valorisation de la sur consommation. A-t-on vraiment besoin de 2 téléviseurs, 8 paires de souliers, 8 paires de pantalons, 15 chemises, sans mentionner l'arsenal d'appareils électroniques ?
- Le nombrilisme de la majorité des consommateurs (dont je crois malheureusement souffrir. Si c'est le produit le moins cher, on ne se demande pas pourquoi.
Quant à la situation précaire de l'emploi et le sous-emploi dans les sociétés dites développées je crois qu'il résulte d'un mouvement de ré-équilibre de la richesse planétaire. Les chinois, indiens, africains sont maintenant significativement plus riches qu'il y a 20 ou 30 ans. Malheureusement ce mouvement accentue également les disparités.
Finalement, ces disparités sont généralement plus tolérées puisque les ''pauvres'' dans bien des cas peuvent toujours assurer leur survie et celle de leur descendants. Un peuple qui mange à sa faim est beaucoup plus calme voir même indifférent.
1. J'aurais dû convertir mon blogue bien avant. C'est un ami qui m'a signalé que mes textes étaient, blanc sur bleu, presque illisibles. Et tu me dis toi aussi la même chose. Fallait donc que je change. Et j'aime bien !
2. Un peuple qui mange à sa faim est... indifférent: oui, mille fois oui.
Merci de ce commentaire, évidemment intelligent. Et il faudrait se voir (enfin) bientôt, Annie.
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