Il ne reste que quelques jours à la tenue de l’exposition sur Pompéi, au Musée des Beaux-Arts de Montréal. Elle prend fin lundi prochain, le 5 septembre. J’avais lu qu’elle valait, et de beaucoup, le déplacement. Des amis m’avaient aussi fortement prescrit de ne pas la rater.
Je me suis donc rendu au Musée, le jeudi 1er septembre. Je me suis réservé la journée entière pour m’assurer de faire la meilleure rencontre possible des artéfacts de l’illustre cité romaine, engloutie sous les laves et les débris toxiques du Vésuve en l’an 79 de notre ère, et tant qu’à y être, de la collection d’objets napoléoniens, inestimables en valeur artistique et marchande, que Ben Weider a, dans un geste d’une générosité extraordinaire, offerts au Musée des Beaux-Arts en 2006. Chose étonnante pour le « bonapartiste » que je suis, je ne l’avais encore jamais vue.
Vous dire tout de suite: ce fut une journée de grand bonheur !
Et pourtant, il y avait foule, déjà, un jeudi en fin de matinée. Et comme il n’y a pas de rabais pour les événements spéciaux, c’était l’urgence de ne pas rater cette exposition exceptionnelle qui expliquait l’afflux de curieux, parmi lesquels se trouvaient beaucoup, beaucoup de touristes.
La rétrospective Pompéi est unique, magnifique, généreuse: statuaires, fresques, mosaïques, vaisselles, pièces de plomberie et… même un vieux pain qui n’était plus tout à fait de la première fraicheur ! L’émotion que l’on ressent est d’autant plus forte que certains de ces objets sont célèbres, ayant servi plusieurs fois d’illustrations à des bouquins d’histoire romaine. On reste épatés, et même bouleversés, lorsqu’à la toute fin du parcours, ce sont des victimes de la terrible éruption volcanique qui se dressent devant nous comme d’affreux spectres encore stupéfiés par l’horreur de ce qu’ils ont vécu… (Les enfants ont peur de les regarder en face, ça ajoute à l’effet d’ensemble terrifiant…)
J’ai fait deux photos montages, l’une de statues, l’autre d’objets de décor ou vie quotidienne. Ça donne une idée. J’espère que ça intéressera celles et ceux qui n’ont pu et ne pourront se rendre au musée d’ici lundi qui vient, dernière journée où l’exposition a lieu.
Les salles réservées à la collection Weider sont situées exactement en face de celles consacrées à Pompéi. Heureux hasard: la période révolutionnaire et napoléonienne est friande du goût gréco-romain. La chose est absolument frappante, malgré les quasi deux millénaires qui séparent l’Empire romain de l’empire de Napoléon, lorsqu’on regarde, fasciné, les objets — de grand luxe — du Premier Empire. J’ai retenu, dans une troisième photo montage, quelques exemples marquants qui disent la ressemblance des styles de chacune des deux époques. Même le dessin est, d’une période ancienne à l’autre, beaucoup plus récente, étonnamment ressemblant. Il y a eu de l’inspiration, sinon de la copie ! L’époque napoléonienne connaissait déjà Pompéi.
Je vous laisse juger !
À celles et à ceux qui en ont encore le temps (et 20 dollars !), courez au Musée: ça vaut le coup, et même à remettre ça une deuxième fois — j’exagère un peu, c’est affaire d’hypersensibilité. On est ce qu’on est !
4 commentaires:
Je suis ressortie bouleversée de l'expo sur Pompeii. La position des corps m'a vraiment marquée. Merci pour tes photos !
Anne-Sophie ! Content de te lire à nouveau ! Merci pour le commentaire !
Je suis toujours admiratif devant de telles oeuvres.
Je ne peux m'empêcher de penser au temps qui passe, celui de ces créateurs.
Que sont-ils devenus? qui saura dans 1000 ans que j'y étais?
Il est certain que je ne laisserai rien à l'Histoire mais au moins j'aurai vécu.
Merci pour ces belles images.
Je te comprends, Anonyme. Moi aussi, je m'interroge souvent, quand je vois des oeuvres d'art qui ont traversé le temps, sur ce que je laisserai de mon passage sur terre ! Ta conclusion: « au moins, j'aurai vécu » me convient parfaitement.
Enregistrer un commentaire