mercredi 11 mai 2011

PREUVE QUE LA BEAUTÉ EST ÉPHÉMÈRE...



J'ai croisé cette merveille en rentrant chez moi, ce midi. À chaque printemps, j'ai le même coup de foudre pour les magnolias ! Mais comme tous les coups de foudre, ça ne dure guère, la désillusion vient vite, et le charme s'estompe pour ne laisser qu'un souvenir - qu'on peut toujours photographier. Le magnolia est généreux là-dessus, et se laisse prendre facilement. Eh bien, je ne montrerai pas égoïste: je vais partager ce souvenir avec le... monde ! ( Rien que ça ! )

Bon dieu que cet arbre peut être magnifique. Habituellement, la beauté trompe la mort. Mais ici, la beauté, c'est aussi la conscience d'un suicide imminent... 

Je me sens bien et heureux ce soir, cette nuit. Je suis rempli de goût pour la vie. Je trompe la mort. Je suis loin, très loin, du suicide.

3 commentaires:

Alcib a dit…

Merci de partager avec nous ce moment de beauté.
Hélas, je ne connais les magnolias que de nom. J'en ai peut-être croisé déjà sur ma route sans savoir que c'étaient des magnolias.
Je crois que je n'apprendrai plus jamais le nom des fleurs, des arbres, des oiseaux... Celui qui aurait voulu me les apprendre ne le fera plus jamais (à moins qu'il ne trouve un moyen).
Il n'y a pas que la beauté qui soit héphémère... Mais cette menace de disparaître qui pèse sur tout, n'est-ce pas ce qui donne de la valeur aux êtres et aux choses ?
N'est-ce pas une raison suffisante pour jouir de leur présence pendant qu'ils sont là ?
C'est habituellement le genre de réflexion que l'on se fait quand il est trop tard, quand on a perdu ce que l'on aimait le plus au monde. Mais ce n'était pas le cas entre Alexander et moi ; nous aurions voulu multiplier par dix, par vingt, par cent, le temps que nous passions ensemble. Et même quand nous n'étions pas en train de nous parler, nous étions ensemble encore, pleinement, intensément.
Je crois que c'est ce qui me manque le plus : sa beauté, sa sensibilité, et cette intensité dans chaque instant...
Il y avait aussi de cela dans ta relation avec Victor (et sans doute avec d'autres personnes, mais là je ne le sais pas).
Je suis heureux de te savoir heureux.

RAnnieB a dit…

Où tu vois un suicide, je vois le cycle de la vie.

Cycle, qui pour tout ce qui est vivant, doit permettre une mort partielle pour renaître et croître.

Jamais facile de se délester d'une partie de nous afin de pouvoir continuer à avancer.

Je fais dans l'auto-thérapie ce matin. S'cusez-moi :).

Chroniqueur a dit…

À Alcib: tu es un poète, mon ami; pour paraphraser Molière, tu fais de la poésie sans le savoir. Je te le dis avec une immense affection :-)

À Annie: Le « suicide », c'était une image, sur la beauté fabuleuse des magnolias, beauté qui ne dure pas, qui s'auto-détruit à grande vitesse. Plus sérieusement, je suis d'accord, totalement, avec toi. :-)