(Photos choisies parmi celles offertes par Google Images)
1.
Le 4 septembre, un monsieur décide de s’en prendre, sans raison aucune, à la malheureuse porte arrière du Métropolis, porte que, pour d’obscures raisons, il estime dangereuse pour les Anglais. Le monsieur a l’arme et le feu à la main. Un technicien de scène meurt, un autre est lourdement blessé. Par un incroyable hasard, Madame Pauline Marois se trouve sur place, sur la scène même du Métropolis, tout près de la porte maudite et anathémisée. (L’infâme PQ est capable de tout, même d’un hasard aussi perfide. À TLMEP, Mme Marois en prétendra de bien bonnes, sur cette «affaire».) Quant au monsieur qui n’aime pas les portes arrière, il se lance dans une carrière de journaliste expert, et commente avec succès, et en direct s’il vous plait, la formation du nouveau gouvernement.
2.
Le Journal de Québec découvre qu’un vrai pauvre est membre du Cabinet de l’infâme PQ, et dévoile le scandale à son lectorat ahuri. Le pauvre ne payait pas toujours son loyer à temps, et avait quelques créances (sans compter son immense crédibilité, évidemment sans importance dans l'affaire.) Le pauvre aurait bu du vin. Le pauvre aurait même magouillé avec l’assurance-emploi, pour éviter de crever de faim. Mme Françoise David, que d’aucuns surnomment la Madone de Gouin, aime certes les pauvres, mais de loin, et surtout pas au Salon de la Race. Elle demande donc au pauvre en question de réfléchir à un avenir qu’il n’a plus. Dépité, le pauvre démissionne, et s’excuse d’avoir été pauvre. De toute l’«affaire du pauvre Breton», c’est le socialisme à la québécoise qui en sort moralement grandi, et qui a désormais de l’avenir.
3.
Monsieur Gabriel Nadeau-Dubois, séduisant jeune homme, mais pauvre lui aussi, n’a pas pu, tout comme le pauvre mentionné dans la précédente rubrique, payer un loyer mensuel écrasant, dont les termes revenaient affreusement vite. Tombée sous le charme irrésistible du jeune homme, comme l’était du reste tout le Québec - hormis le proprio de GND, Mme Françoise David, qui aime bien les pauvres quand ils sont propres de leur personne, et si mignons qu’ils donnent envie d’être charitables, a invité M. Nadeau-Dubois à joindre les rangs de Québec Solidaire, pour contrebalancer l’autre, là, à la beauté fade et régionale, qui a rejoint les rangs de l’infâme PQ.
4.
En promettant de n’être ni de gauche ni de droite, ni fédéraliste ni souverainiste, ni libéral ni péquiste, ni obèse ni maigrichon, en fait de n’être ni pour ni contre bien au contraire, M. François Legault renouvelle en profondeur la pensée politique au Québec; pour parachever le travail, il s’inspire d’études secrètes qu’il lit seul, en toute discrétion, et s’adjoint, sans rien lui en expliquer, Monsieur Gérard Deltell, qui, lui, se charge de dénoncer les manigances secrètes de l’infâme PQ. Malgré cet effort intellectuel exceptionnel, les Québécois restent insensibles aux charmes du bon Dr Pillsbury - mais c’est dans l’enthousiasme qu’ils élisent La Source, qui sait tout, et peine à retenir le moindre secret.
5.
Le projet d’indépendance du Québec fait d’incontestables progrès, puisqu’il y a trois partis politiques, désormais, pour en faire la promotion. L’infâme PQ est souverainiste-si-possible-quand-ça-conviendra-un-jour-peut-être-faut-pas-virer-fou-ça-va-être-difficile; Option Nationale est indépendantiste-sans-gouvernance-souverainiste-et-sans-obsession-référendaire-juste-un-vote-ça-suffit-amplement-d’ailleurs-je-suis-le-meilleur; Québec Solidaire est souverainiste-puisque-la-gauche-l’est-majoritairement-mais-non-exclusivement-de-sorte-que-ça-pourrait-changer-à-preuve-on-a-crissé-dehors-Gilles-Duceppe. Pas de doute possible, l’indépendance, c’est pour demain. Il ne faut pas cesser pour autant de dénoncer l’infâme PQ qui entrave l’exercice démocratique, et paralyse la liberté du vote, en obligeant, bouncers à l’appui, les souverainistes terrifiés à voter pour lui.
6.
Ce n’était pas une erreur de Bernard Derome, ni un défaut de rigueur dont TVA et sa Poule (aux oeufs d’or) ont toujours fait preuve à chaque bulletin de nouvelles; non, non, c’était bien vrai cette fois-ci: Monsieur Jean Charest a été battu dans sa circonscription électorale de Sherbrooke ! Seul élément déplorable dans l’affaire: c’est un infâme péquiste, pire encore un ancien bloquiste, qui l’a défait. La population de Sherbrooke a (de toute évidence) été trompée, illusionnée. On voit ce que donne l’absence de réforme du mode de scrutin: un scrutin vieillot, un vieux péquiste, c’est clair comme un vieux gin.
7.
Le NPD est resté silencieux durant toute la crise pré-révolutionnaire du printemps érable. À celles et ceux qui s’étonnaient de la chose, on leur répondait ce que tout indépendantiste devrait savoir et respecter comme étant l’idéal constitutionnel allant de soi: il y a un partage des pouvoirs dans ce pays, (le Canada), et le NPD ne faisait qu’honorer la rigidité de ce partage des attributions. Voilà enfin l’expression d’une authentique observance des compétences constitutionnelles partielles et limitées du Québec: voilà enfin ce qu’est pour de vrai l’indépendance du Québec. Finie, la confusion ! L’indépendance des pouvoirs provinciaux, sans se séparer ! Il n’y a bien que l’infâme PQ pour ne rien comprendre à cette logique fondamentale.
8.
M. Stephen Harper rénove le Canada de fond en comble, d’une mer verdâtre à l’autre: la monarchie est ainsi redorée, l’armée est gratifiée d’armes flambant neuves, et tant qu’à faire, la population canadienne l’est aussi, (fini le registre des armes à feu, et Justin Trudeau est bien d’accord, faut ce qu’il faut quand on parle de culture canadienne), l’ONU est eunuquisée, Israël est sauvegardé, les réfugiés sont pourchassés, Kyoto est déchiré, (y’a pas de pauvre dans le gouvernement du Canada !), la torture est réhabilitée, et bientôt la sainte Inquisition sera de nouveau pratiquée, l’Église restant le meilleur moyen, comme chacun sait, pour lutter contre la pédophilie et autres perversions. Pendant ce temps, au Québec, on oublie ces détails infimes, que seuls des esprits tordus peuvent trouver lourds de conséquence, et on se concentre sur le vrai combat, la lutte contre l’infâme PQ.
9.
Jamais l’égalité entre les hommes et les femmes n’a été illustrée avec autant de justesse et de précision qu’en cette année 2012, où l’on a pu voir la désormais célèbre matricule 728 prouver, hors de tout doute raisonnable, qu’une faible femme, comme l’écrivait naguère Simone de Beauvoir, n’est que le produit de son éducation ratatinée: si l’éducation change, si le cou se redresse et le manche se relève, la femme change si irréversiblement, que c’en est colossal; à formation égale, une femme peut avoir les muscles d’un homme, sa cervelle, sa culture, son efficacité, son langage même. C’est un désastre. 2012 aura prouvé que le discours féministe, longtemps angélique, qui rêvait d’un monde de justice et de paix gouverné par des femmes, se trompait tragiquement: une femme éduquée en toute égalité, ça «varge»* comme un homme, ça délire comme un homme, ça guerroie comme un homme. Napoléone est née, Hitlérina prendra bientôt la relève. Écrasons l’infâme (PQ) !
10.
Mado Lamothe est dans la courte liste des personnalités de l’année du journal le plus neutre et le plus objectif qui soit, The Gazette bien sûr. (On feint, ici, d’ignorer l’hebdomadaire Voir. J’y ai des amis FB !) Un choix qui ne peut que plaire, dans certains milieux conservateurs, Mado s’étant plusieurs fois proclamée reine de Montréal. Un pas de plus, et elle se couronnera elle-même, sous les voutes de Notre-Dame, là même où Céline s’est jadis mariée au Prince en personne. Mado se retrouve dans la même courte liste que Justin Trudeau - autre clown emblématique de Montréal. Qui ne dit mot consent, j’imagine, et Mado n’a pas protesté, bien au contraire: loin d’en être malade, on l’a plutôt vue, sur Facebook, s’en réjouir ! C’est fou, ce que ça rapporte, être reine, à Montréal. À elle seule, ou presque, Mado corrige les conséquences économiques désastreuses qui suivent, fatalement, l’élection de l’infâme PQ. Vive Mado ! Vive la reine ! Vive Lise Thibault ! Vive le cognac à gogo !
Oh, et à propos, ne vous en faites pas pour 2013: Madame Marois a compris, allez !
* Pour le bénéfice de mes lecteurs français, «varger» signifie frapper, mais avec plaisir et jouissance. Jadis un privilège masculin, varger à coups redoublés est désormais un délice partagé 50/50. La justice, il n’y a que ça de vrai.