mardi 19 juillet 2011

DIRE LA MORT


Rembrandt, La leçon d'anatomie, 1632



Gustave Flaubert a mis des années ( cinq ans, pour être exact ) à écrire Madame Bovary. Il n'écrivait pas plus que quelques lignes par jour, sur lesquelles il bûchait, trimait, travaillait comme un forçat. J'imagine qu'il y a donc mis le temps pour saisir, en une seule phrase, sa conviction profonde quant à la mort:

« Il y a toujours après la mort de quelqu'un comme une stupéfaction qui se dégage, tant il est difficile de comprendre cette survenue du néant et de se résigner à y croire. »

C'est là une des phrases les plus fortes que j'ai lues sur cette question terrible qu'est la mort, et sur la croyance en la faillite irrévocable du sens, de la conscience et du temps. Flaubert a renouvelé ma foi.




2 commentaires:

Richard Patry a dit…
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Richard Patry a dit…

Et j'espère avoir de tes nouvelles de temps à autre !