Le temps était atroce, samedi soir, à l'Ile d'Orléans. Il nous tombait dessus de la pluie, de la neige, de la glace, le brouillard cachait tout, la grève était merdoie - une telle chose est d’évidence possible, et dans la brume épaisse, on ne distingue d'abord qu'elle. Québec, tout juste en face, était invisible. Un bateau, gigantesque, à l'ancre au milieu du fleuve, tournait rapidement sur lui-même.
C'était un soir d'avril exécrable, d'un printemps pourtant précoce et généreux. Les couleurs avaient étonnamment disparu, et c'est ce qui m'avait frappé, quand je suis arrivé chez un de mes grands amis, qui a la chance inouïe d'habiter la pointe extrême de l'île. À marée haute, sinistre, gonflée par la fonte récente de la neige, le spectacle de ce très mauvais temps était exceptionnel, imposant; si on prenait le temps de le contempler, on le voyait devenir réellement magnifique. J'ai filmé, photographié. Je voulais garder la preuve que le noir et blanc, dans la nature, existe bel et bien.
2 commentaires:
Tes photos sont ABSOLUMENT magnifiques!!! Et quelle poésie dans ton commentaire malgré le texte de fond!
L.
C'est fou ce qu'on peut faire avec un modeste Canon, non? :-)
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